« Ce que le Québec veut, le Bloc le veut »

2019/03/15 | Par Yves-François Blanchet

Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, et le porte-parole du parti en matière de finances, Gabriel Ste-Marie, ont présenté leurs attentes prébudgétaires au gouvernement Trudeau pour répondre aux priorités du Québec en ce qui concerne l’économie, le développement régional, l’environnement, et la solidarité sociale.

« Les conservateurs vont demander au gouvernement de dépenser moins. Le NPD va demander au gouvernement de dépenser sans compter. Nous, ce qu’on demande à Ottawa, c’est de dépenser mieux. Au fil de nos rencontres, nous avons constaté que le Québec veut des mesures pour soutenir la créativité des Québécois en technologies de pointe. Le Québec veut des régions redynamisées. Le Québec souhaite qu'Ottawa lui donne les moyens de faire son virage vert, qui représente chez nous la prospérité et non pas une dépense. Et finalement, au Québec, on se serre les coudes. On veut que l’argent de nos impôts serve efficacement pour soutenir nos travailleurs et nos aînés, pour renflouer nos systèmes de santé et d’éducation », a déclaré M. Blanchet.

 

Ce qui relève du fédéral : Ottawa doit faire mieux

« Ottawa ne livre pratiquement aucun service à la population, mais il trouve quand même le moyen de le faire mal. Le Québec veut un programme d’assurance-emploi accessible à tous les travailleurs qui en ont besoin et l’élimination permanente du trou noir pour les travailleurs saisonniers. Le Québec veut qu’aucun aîné ne soit laissé dans la pauvreté et qu’on bonifie le Supplément de revenu garanti. Les régions du Québec veulent des ports, des quais et des aéroports fonctionnels à partir desquels elles pourront prendre leur place dans les circuits commerciaux internationaux. Elles veulent l’Internet haute vitesse partout sur le territoire d’ici cinq ans : c’est un minimum. Le Québec veut sa juste part de la stratégie de construction navale, une arnaque historique qui prive l’industrie québécoise de milliards en contrats fédéraux et qui met en danger la survie du Chantier Davie et ses fournisseurs. Ottawa devra également compenser le Québec pour toutes les dépenses liées à l’accueil des migrants », a déclaré M. Ste-Marie.

 

Rendre le Québec plus libre

« Le Québec veut un rapport d’impôt unique administré par Revenu Québec. Le Québec veut aussi plus d’autonomie pour investir l’argent des impôts dans ses propres programmes mieux adaptés aux besoins de la population. Ottawa doit hausser ses transferts en santé et en éducation, en plus d’envoyer directement et sans condition à Québec les fonds dédiés au logement social et à la lutte à l’itinérance. C’est Québec qui a l’expertise pour décider comment investir dans ces domaines », a fait valoir M. Ste-Marie.

 

Politique économique : tabler sur nos forces

« Ottawa doit investir pour accélérer le virage vert au Québec plutôt qu’accélérer la production de pétrole dans l’Ouest. Il faut prioriser l’électrification des transports et les énergies renouvelables. Ottawa doit également en faire davantage pour les sièges sociaux québécois. Ottawa doit laisser tomber son projet nuisible de commission pancanadienne des valeurs mobilières, intervenir pour empêcher les prises de contrôle étrangères et favoriser la relève dans les PME. Il doit également réaliser le niveau extraordinaire de créativité dans nos entreprises. Nous lui demandons de soutenir nos jeunes pousses en technologies de pointe et de développer une politique de l’aérospatiale en appui à notre plus importante industrie manufacturière », a poursuivi M. Ste-Marie.

 

Permettre à nos régions de développer leur plein potentiel

« L’argent de nos impôts doit servir à stimuler l’économie des régions. Il faut créer de l’emploi et encourager la main-d’œuvre à s’installer hors des grands centres. Ottawa doit cesser de brader les parts de marché des producteurs agricoles québécois dans le libre-échange et indemniser les producteurs sous gestion de l’offre pour les pertes déjà inévitables. Ottawa doit investir pour moderniser l’industrie forestière au Québec et lui permettre de se projeter dans l’avenir dans un contexte d’économie verte. Et Ottawa doit défendre nos travailleurs contre le protectionnisme américain. Nous n’accepterons pas la ratification de l’ACEUM tant que les tarifs injustifiés sur l’acier l’aluminium, le bois d’œuvre et le papier journal ne sont pas éliminés », a déclaré M. Ste-Marie

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« Nous avons ratissé large dans nos consultations et avons réalisé que des thèmes communs reviennent sans cesse. Le Québec veut qu’Ottawa prenne ses responsabilités lorsque c’est à lui d’intervenir ; qu’il laisse au Québec l’espace et la liberté dont nous avons besoin pour réaliser notre potentiel ; qu’il laisse les gens sur le terrain au Québec faire leurs choix selon leurs besoins plutôt que s’imposer dans toutes les décisions. Ce sont des demandes raisonnables. Et ce que le Québec veut, le Bloc le veut », a conclu Yves-François Blanchet.