La justice chez les Trudeau

2019/03/15 | Par François-Xavier Simard

Auteur du livre Le vrai visage de Pierre Elliott Trudeau (Les Intouchables. 2006)

Lors de sa conférence de presse du 7 mars dernier au sujet de l’affaire SNC-Lavalin, le premier ministre Justin Trudeau a cru bon de rappeler en ces termes sa fidélité aux valeurs de son père, ancien premier ministre du Canada : « Parmi les dossiers qui lui étaient les plus chers et qui le sont aussi pour moi, il y a le dossier de la justice, »

Ce rappel voulait sans doute rassurer le Canada anglais, majoritairement hostile à un accord de poursuite suspendu (APS) avec cette firme de Montréal, accord qui serait pourtant conforme au régime créé par le Parlement canadien en 2018, comme l’avaient d’ailleurs déjà fait les États-Unis et la Grande-Bretagne.

Mais le « dossier de la justice » de son père n’est pas de nature à rassurer les Québécois. Le 16 octobre 1970, au milieu de la nuit, sous prétexte d’insurrection appréhendée, Pierre Elliott Trudeau invoquait la Loi des mesures de guerre pour faire arrêter environ 500 personnes innocentes sans mandat, sans accusation, sans jugement; elles seront libérées après des jours ou des semaines, sans excuses, sans la moindre explication. Ces personnes étaient des syndicalistes, des artistes, des poètes dont Michel Chartrand, Pauline Julien, Gaston Miron. Le sens de la justice, Trudeau père l’a peut-être manifesté à l’égard de différents groupes minoritaires , mais il l’a trahi à l’égard des nationalistes québécois.