Golan, Gaza, Mali, dossier nucléaire et autres trahisons

2019/04/01 | Par Pierre Jasmin

La Marche du retour, il y a un an (30 mars), vue depuis le côté israélien. Depuis un an, quelque 200 personnes ont été tuées et plus de 6000 blessées à la frontière. Photo Oren Ziv. Zuma Press.

 

L’auteur est membre du comité de direction du Réseau Canadien pour l’Abolition de l’Arme Nucléaire, membre de l’exécutif de Pugwash Canada et artiste pour la paix honoraire

Pourquoi ressortir un terme aussi fort que trahison? On se souvient que le Canada de Justin Trudeau avait d’abord marqué une belle rupture avec les années Harper en participant avec éclat en décembre 2015 à Paris à la COP21 qui voulait imprimer un virage planétaire quant aux changements climatiques. Mais depuis, pour plaire à Donald Trump, il s’est rangé derrière une politique conservatrice mortifère :

- Missions guerrières en Afghanistan et en Syrie sous l’influence de l’OTAN,

- Refus d’appuyer le Traité de Prohibition des Armes Nucléaires présenté le 7 juillet 2017 et acquiescé par 122 pays à l’ONU,

- Achat du pipeline Trans Mountain en vue d’en tripler la capacité,

- Renvoi de l’ex-ministre de la Justice Jody Wilson-Raybould,

- Et successivement dans les deux derniers jours, le refus de prolonger la mission des Casques Bleus canadiens au Mali et le peu d’empressement d’Ottawa de s’aligner résolument avec l’ONU pour DÉNONCER l’annexion des collines syriennes du Golan de même que l’intense bombardement de la bande de Gaza par un Israël inconditionnellement armé par les États-Unis.

Il y a bel et bien eu un communiqué anonyme d’Affaires mondiales Canada : «L'annexion d'un territoire par la force est interdite par le droit international. Toute déclaration d’une modification unilatérale d’une frontière va à l’encontre du fondement de l’ordre international fondé sur des règles», réitérant la position de longue date d’Ottawa, mais aucun discours public des pusillanimes Chrystia Freeland et Justin Trudeau.

L’affaiblissement de l’ONU voulu par l’OTAN était l’objet d’un de mes articles, il y a exactement deux ans, publié par l’aut’journal[1] et par le site des Conférences Pugwash (Canada) sur la Science et les Affaires Mondiales[2] où je m’interrogeais même si LA PAIX était encore une valeur canadienne.

Le 21 mars, j’ai pu exposer mes idées auprès de M. Romuald Sciora, collaborateur à l’ONU, venu souligner le lancement canadien à la Librairie Gallimard de son ouvrage QUI VEUT LA MORT DE L’ONU. Notre rencontre a été provoquée par le doctorant David Gulda de l’Université de New York, qui avait recueilli sur le net ma recension publiée par le site des Artistes pour la Paix[3] en la communiquant aussitôt à M. Sciora, avec qui j’ai eu le plaisir de m’entretenir longuement avant sa mini-conférence à Montréal.

Le 27 mars, la célèbre maison d’édition Black Rose Books[4], qui fête cette année son cinquantenaire, a vu son principal architecte, Dimitri Roussopoulos et son assistante Clara-Swan Kennedy, recevoir dans les locaux montréalais qu’elle partage avec Alternatives sur l’Avenue du Parc, les activistes pour la paix Kari Polanyi-Levitt, Yves Engler et moi pour jeter les bases d’un événement prévu le 21 septembre prochain (Jour de la Paix pour l’ONU).

Le thème en sera DÉSARMEMENT NUCLÉAIRE (ONU) : UNE TRAHISON CANADIENNE. Tous les groupes de paix canadiens + certains autres internationaux, de même que les groupes anti-nucléaires faisant partie du Réseau canadien pour l’abolition de l’arme nucléaire y seront conviés, certains d’entre eux aussi conscients du danger des centrales nucléaires civiles[5].

Bref, le 21 septembre prochain, le Canada sera-t-il en guerre avec la Russie ou le Venezuela? Black Rose Books espère plutôt pouvoir convier tous les pacifistes à une célébration fraternelle du Jour de la Paix de l’ONU.

Pour de plus amples renseignements ou pour toute éventuelle collaboration, contacter :

swan@blackrosebooks.com

Black Rose Books C.P. 35788 Succursale Léo-Pariseau, Montréal, Qc, H2X04A.

 

[4] Black Rose Books a entre autres publié les premiers écrits politiques de Noam Chomsky, qu’elle a partagés, pour leurs traductions en français, avec ÉCOSOCIÉTÉ.

[5] Cet article fut écrit 40 ans exactement après le 28 mars 1979, alors qu’un important accident survint à Three Miles Island, justifiant un arrêt de construction de nouvelles centrales aux États-Unis.