Un petit bijou pour réfléchir

2019/05/02 | Par Dominique Boisvert

Le documentaire ne fait pas courir les foules. Le grand âge, non plus. Et même si l’espérance serait plus utile que jamais, en cette période de profonds changements, ce n’est pas vraiment des gens en fin de vie qu’on l’attend.

Alors pourquoi aller voir, tant qu’il est possible au cinéma, Le vieil âge et l’espérance, réalisé par un Fernand Dansereau de 91 ans? Parce que c’est un bijou trop rare dans la cacophonie du monde, qui rappelle l’essentiel qu’on n’a plus le temps d’entendre : pourquoi et pour quoi vivre, surtout quand l’usure et les ans ont remplacé les réalisations et que le passé ne laisse plus que bien peu de pages à l’à-venir.

Des témoins, connus ou anonymes, des gens qui accompagnent les gens âgés, des expériences pertinentes diversifiées, des moments de respiration pour accueillir ces questionnements ou ces inspirations : la recette est simple et ne révolutionnera pas le cinéma. Mais ce n’était pas ce qu’on attendait d’un documentariste aussi vivant jusqu’au bout, mais plutôt le partage d’un questionnement qu’il a généreusement colligé pour nous.

Car où ces octogénaires trouvent-ils le sens de ce qui reste de leur vie? Comment vivre les bobos, les deuils et les pertes qui se succèdent? Comment accepter les dépendances et y trouver quand même du bonheur? Croyants, athées, spirituels ou cyniques, les parcours sont innombrables, et aucun ne garantit la réponse qui se dérobe parfois là où on l’attendait. Tout le contraire d’un mode d’emploi; mais une exploration précieuse qui veut bien en profiter.

Lancé dans trois salles pour une semaine à Montréal, Québec et Sherbrooke, le 26 avril, sa diffusion s’y poursuivra aussi dans au moins sept nouvelles salles (Joliette, Drummondville, Trois-Rivières, Shawinigan, St-Georges, Ste-Adèle et Loretteville) à partir du 3 mai.

 

Merci Fernand Dansereau!