Laïcité : Sept associations donnent leur appui au projet de loi

2019/05/07 | Par Collectif

À la veille de l’ouverture des travaux de la commission parlementaire sur le projet de loi 21, Loi sur la laïcité de l’État, des groupes de la société civile ont tenu à manifester leur appui au projet de loi.

Ces sept associations, qui regroupent plusieurs milliers de personnes, sont mobilisées depuis plusieurs années pour faire avancer la cause de la laïcité, certains depuis plus de 50 ans.

« Depuis la Révolution tranquille, la laïcité est au cœur de la modernisation de l’État, mais n’avait pas encore été formalisée dans une loi », a expliqué Michèle Sirois, co-coordonnatrice du Rassemblement pour la laïcité (RPL). « Comme société, nous avons fait du français la langue commune et c’est fièrement aujourd’hui que nous parlons de ces enfants de la loi 101. Dans quelques années, ce sera aussi une fierté de parler des enfants de la loi 21, des enfants à qui le Québec aura offert enfin une école laïque, neutre, ouverte à toutes et à tous, sans égard à leur appartenance religieuse, » d’ajouter Michèle Sirois.

Les groupes membres du RPL se réjouissent de l’inclusion du principe de laïcité dans la Charte québécoise des droits et libertés afin d’y inscrire que les libertés et droits fondamentaux doivent s’exercer dans le respect de la laïcité de l’État. « En outre, ajoute le co-coordonnateur du RPL, M. Claude Kamal Codsi, le RPL appuie totalement les quatre principes sur lesquels est basée la laïcité de l’État et qui sont définis à l’article 2 du projet de loi : la séparation de l’État et des religions ; la neutralité religieuse de l’État ; l’égalité de tous les citoyens et citoyennes et, enfin, la liberté de conscience et la liberté de religion. »


Une école laïque, un devoir d’une société plurielle

Tous les membres du RPL appuient la décision du gouvernement d’inclure les écoles dans le projet de loi. Le savoir est par essence laïque, et les élèves doivent être en mesure de recevoir ces connaissances sans interférence religieuse, ou politique. Le devoir de réserve des enseignantes et des enseignants est intégré depuis longtemps quant à l’expression de leurs convictions politiques. Le projet de loi 21 ajoute les convictions religieuses à cette obligation de réserve pour les enseignantes et les enseignants par respect pour la liberté de conscience des élèves et de leurs parents.

« Les groupes membres du RPL souhaitent tous que cette obligation de neutralité soit étendue à tout le personnel de l’école, des services de garde aux services spécialisés comme l’orthopédagogie, et ce, dans un souci de cohérence », souligne M. Codsi.

Compte tenu de la volonté du gouvernement d’autoriser certains professeurs à afficher leur appartenance religieuse, le RPL croit qu’il est impératif, au nom de la liberté de conscience des élèves et des parents, de prévoir un mécanisme par lequel les parents et leurs enfants pourront recevoir, s’ils le veulent, des services qui respectent la neutralité de l’État. C’est un corollaire de la loi, mais il faut que ce droit des parents et de leurs enfants à un enseignement neutre soit explicite dans la loi.


Un état partiellement laïque?

Il faudra qu’éventuellement l’État soit laïque dans toutes ses composantes et que la liberté de conscience de tous les citoyens, dans leurs rapports avec l’État, soit assujettie à cette obligation de laïcité et de neutralité. « Nous comprenons cependant le souci du gouvernement d’y aller avec précaution, surtout dans le contexte nord-américain et multiculturaliste qui comprend mal les intentions de la laïcité et qui lui a toujours préféré l’affichage multiconfessionnel en guise de neutralité. Selon nous, la laïcité est davantage porteuse d’harmonie et de cohésion sociale dans les sociétés multiconfessionnelles », de conclure M. Codsi.


Plusieurs associations en commission parlementaire

Plusieurs des associations membres du RPL seront entendues en commission parlementaire pour exposer plus en détails les raisons de leur appui au projet de loi 21. Les mémoires seront disponibles sur le site de l’Assemblée nationale immédiatement après les auditions.


Liste des associations membres du RPL et dates des auditions en commission parlementaire

Pour les droits des femmes du Québec (PDF Québec) 7 mai 2019
Mouvement national des Québécoises et des Québécois (MNQ) 7 mai 2019
Association québécoise des Nord-Africains pour la laïcité (AQNAL) 7 mai 2019
Nadia El-Mabrouk et Leila Bensalem 8 mai 2019
Mouvement laïque québécois (MLQ) 15 mai 2019
Rassemblement pour la laïcité (RPL) 16 mai 2019
Laïcité capitale nationale
Libres penseurs athées (LPA)
Syndicalistes et progressistes pour un Québec libre (SPQ libre)