Pour un même enseignement collégial de qualité

2019/05/21 | Par Alain Dion

L’auteur est porte-parole des syndicats des cégeps de l’Est-du-Québec : Syndicat des enseignantes et enseignants du Campus des Îles-de-la-Madeleine, Syndicat des professeures et professeurs de l’enseignement maritime du Québec, Syndicat du personnel enseignant du Cégep de la Gaspésie et des Îles à Gaspé, Syndicat des enseignants et enseignantes du Cégep de Matane, Syndicat des enseignantes et enseignants du Cégep de Rimouski, Syndicat des enseignantes et enseignants du Cégep de Rivière-du-Loup.

Le 2 mai dernier, les syndicats du personnel enseignant des cégeps de l’Est-du-Québec ont interpellé le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, M. Jean-François Roberge, afin qu’il revoie certains paramètres du financement des cégeps. Profitant de l’étude des crédits budgétaires en enseignement supérieur pour l’année 2019-2020, le regroupement syndical a rappelé au ministre l’importance de soutenir adéquatement le réseau des cégeps afin d’assurer la pérennité des programmes d’études, particulièrement dans les collèges en région aux prises avec une baisse de leur effectif étudiant.

Comme l’ont souligné les représentantes et représentants du personnel enseignant, le cégep est souvent le niveau d’enseignement supérieur le plus élevé en région et il faut tout mettre en œuvre afin d’assurer leur pérennité. Depuis maintenant cinquante ans, les cégeps du Québec contribuent au développement social, économique, technologique et culturel de leurs régions, et ils participent à l’occupation dynamique du territoire. L’accessibilité à l’enseignement supérieur a permis à des milliers de jeunes en région de se préparer à l’université ou d’avoir accès à des formations techniques les menant sur le marché du travail.

D’ailleurs, dans un contexte de rareté de main-d’œuvre comme nous le vivons présentement un peu partout au Québec, l’accessibilité à l’enseignement collégial est primordiale. Malheureusement, le financement actuel des programmes à faible effectif, c’est-à-dire les programmes auxquels il y a un petit nombre d’inscriptions, est insuffisant, et des cégeps se voient dans l’obligation de suspendre certaines formations. Le seuil minimal d’inscriptions étant présentement fixé à dix étudiants pour qu’un programme puisse être financé par Québec, plusieurs cégeps peinent à répondre à cette exigence. Une des revendications du regroupement syndical est de voir ce chiffre passer à sept inscriptions pour obtenir le financement nécessaire à l’offre d’un programme d’études. Les syndicats de l’Est-du-Québec ont bon espoir de convaincre le ministre Roberge de revoir le financement des programmes à faible effectif, afin d’assurer ainsi l’accessibilité à l’enseignement collégial sur l’ensemble du territoire québécois. 

Lors de cette interpellation du ministre Roberge, le regroupement syndical était accompagné par l’ensemble des députés de l’Est-du-Québec qui appuient sans réserve les revendications des cégeps régionaux. Toutes et tous espèrent que l’annonce d’un réinvestissement dans le réseau collégial lors du dernier budget se traduira effectivement par un soutien clair aux programmes à faible effectif. Toutes les régions du Québec ont droit à un même enseignement de qualité, accessible au plus grand nombre possible.