Les Vert-en-guerre d’Elizabeth May

2019/05/22 | Par Pierre Dubuc

Le blogueur canadien-anglais Yves Engler attire notre attention sur le soutien d’Elizabeth May, la chef du Parti Vert, à une intervention militaire contre Maduro au Venezuela et à des sanctions contre l’Iran.

Mme May a participé à trois conférences de presse exigeant la libération de Leopoldo Lopez, une des figures de proue de l’opposition, qui avait appuyé en 2002 le coup d’État contre le président Chavez. Elle a rencontré Lilian Tintori, l’épouse de Lopez, lors de la tournée qu’a effectuée cette dernière dans divers pays à la recherche de soutiens pour un coup d’État anti-Maduro. Elle a aussi rencontré Carlos Vecchio, « l’ambassadeur » du gouvernement fantôme du président autoproclamé Juan Guaido.

La députée du Parti Vert a également participé à une conférence de presse demandant au gouvernement de Justin Trudeau d’imposer des sanctions à 19 fonctionnaires iraniens et à suivre l’exemple du président Trump qui venait de mettre les Gardiens de la Révolution sur la liste des organisations terroristes.

À chaque occasion, Mme May était accompagnée du libéral Irwin Cotler, un des plus fervents supporteurs de l’État d’Israël. Selon Engler, son épouse Ariela Zeevi était une « confidente » de Menahem Begin, le fondateur du Likoud, et ses filles servent dans l’armée israélienne. L’une d’entre elles était même candidate lors des dernières élections israéliennes.

Cette proximité avec Irwin Cotler explique, selon Engler, sa menace de démissionner de son poste de chef, lors du congrès d’août 2016 du Parti Vert, si on ne retirait pas la résolution qu’on venait d’adopter appuyant la campagne BDS (boycottage, désinvestissements et sanctions) contre Israël pour son occupation des territoires palestiniens.

Mme May a aussi appuyé la doctrine « responsabilité de protéger (R2P) », qui a servi à justifier les bombardements en Libye et le renversement du gouvernement élu en Haïti.

Elle a aussi plaidé pour une augmentation des dépenses militaires et a soutenu l’octroi de contrats de 60 milliards aux chantiers navals d’Irving au Nouveau-Brunswick et de Seaspan en Colombie-Britannique. Mme May représente une circonscription près d’une base navale. Ceci expliquant sans doute cela. Drôle de prises de positions pour un parti se proclamant environnementaliste, indeed.