Yves Jasmin (27 février 1922 - 23 juillet 2019)

2019/08/12 | Par Pierre Jasmin

Photo par Guillaume Levasseur - Le Devoir pour un article de Lisa-Marie Gervais en 2017

Les trois enfants d’Yves Jasmin, Élisabeth, Claude et Pierre vous font part de son décès en reprenant ses propres mots : "Une pensée à sa mémoire est tout ce qu'il souhaite de la part de ceux et celles qui l'ont connu. Il a eu une vie bien remplie et appréciée et fait à tous un ultime salut". Fidèle à son humanisme conforté par son expérience de Terre des Hommes - je suis athée, Dieu merci, répétait-il -, une brève cérémonie laïque à sa mémoire se tiendra en une date et un lieu déterminés par la famille. Ses cendres seront dispersées sur son Lac des Deux-Montagnes adoré, sillonné pendant des décennies à bord de son dériveur léger, le Pétrel. En ses derniers jours souffrants, Yves a vivement impressionné personnel soignant et famille immédiate par sa douce acceptation, faite de sagesse et de sérénité devant la mort.

Son rôle à EXPO 67

Relationniste québécois devenu familier du public à partir de 1958 grâce à ses apparitions à l’émission télévisée Chacun son métier, Yves Jasmin a dirigé l'information, la publicité et les relations publiques d'EXPO67 avec un immense succès qui le fit aussitôt nommer officier de l’ordre du Canada. Il a été aussi le seul non-«Américain» à recevoir de la Public Relations Society of America sa plus grande distinction, The Gold Anvil (L’Enclume d’Or). Trente ans plus tard, il écrit chez Québec/Amérique La petite histoire d’Expo 67 : l’Expo 67 comme vous ne l’avez jamais vue. En 2017, un film des Productions de la Ruelle, EXPO 67, mission impossible, obtient un vif retentissement en soulignant son travail et celui de Philippe de Gaspé-Beaubien : leur entrevue commune à Tout le monde en parle sera sélectionnée comme une des plus marquantes de l’année, vue leur joyeuse complicité ; le Maire de Montréal Denis Coderre les nomme Citoyens d’honneur et leur remet les clefs de la Ville de Montréal.  

Biographie sommaire

Lieutenant d’infanterie dans l’Armée canadienne avec service outre-mer de 1942 à 1944, il épouse dès son retour feue Ginette Caron avec qui il aura deux fils :

- Claude (1946-), historien de l’art, maître de conférences retraité de l’Université d’Aix-Marseille et père de Pascal et Julien;

- Pierre (1949-), pianiste, professeur retraité de l’Université du Québec à Montréal et père de Florence et Louis-Philippe.

Yves Jasmin débute en tant que cinéaste à l’Office national du film du Canada (1944-1947) puis devient tour à tour journaliste au quotidien montréalais Le Canada (1947-1952), relationniste à Trans-Canada Airlines (1952-1956), directeur adjoint des relations publiques chez Molson Canada (1956-1960) puis directeur régional des relations publiques chez Ford Canada (1960-1964). Président de la Société canadienne des relations publiques, il prononce en février 1963 un discours « révolutionnaire peu tranquille », appelant ses membres anglophones à quitter leur mentalité rhodésienne et à s’ouvrir au Canada de langue française. En mars 1964, il se joint à l’équipe de direction de la Compagnie de l’exposition internationale et universelle de 1967 jusqu'en janvier 1968.

Après son départ d'Expo 67, il est nommé vice-président des relations publiques à Air Canada (1970-1973) et s’unit à feue Micheline Vermette avec qui il aura une fille :

- Élisabeth (1974-), ingénieure gestionnaire au sein de l’équipe de construction des infrastructures (Réseau Express Métropolitain REM) et mère de Loïc et Maxence Lapatrie.

Consultant autonome en relations publiques de 1973 à 2000, entre autres pour les Musées canadiens et pour La Presse (choisissant les 370 pages de sa publication 100 ans d’actualités – 1900-2000), Yves Jasmin met sur pied en 2008 la Fondation Expo 67.

Photo d’Yves (assis) entouré de gauche à droite de Philippe de Gaspé-Beaubien et de sa femme Nan-b, ainsi que de Guylaine Maroist et Éric Ruel, réalisateurs du film Expo 67 mission impossible, lors de la grande première du film à la Place des Arts le 17 avril 2017.