Greta Thunberg s’adresse aux chefs d’États réunis à l’ONU

2019/09/25 | Par Pierre Jasmin

Dans un discours véhément lors du sommet pour le climat, à l’ONU à New York, en ce lundi 23 septembre, la jeune égérie de la lutte contre le réchauffement climatique Greta Thunberg, qui a traversé l’océan Atlantique à la voile pour venir s’exprimer lors de ce sommet consacré au climat, a, sans mâcher ses mots, réprimandé les dirigeants de la planète pour leur inaction contre le changement climatique.

« C’est vraiment TOUT croche.

Je ne devrais pas être ici.

Je devrais être à l’école, de l’autre côté de l’océan.

Et vous venez à moi pour un message d’espoir ? Comment OSEZ-VOUS ?

Vous avez volé mes rêves et mon enfance avec vos paroles creuses.

Et pourtant, je suis une des chanceuses, pendant que des gens souffrent.

Des gens meurent.

Des écosystèmes entiers s'effondrent.

Nous sommes au début d'une extinction de masse.

Et tout ce dont vous parlez, c'est d'argent, et de contes de fées de croissance économique éternelle ?

Comment osez-vous !

Depuis plus de trente ans, la science s’exprime CLAIREMENT.

Comment osez-vous regarder ailleurs et vous persuader que vous en faites assez, quand les politiques et solutions dont nous avons besoin ne sont nulle part en vue ?

Avec les émissions de CO2 actuelles, notre réserve sera expirée dans 8 ans et demi.

Vous nous dites que vous nous « entendez » et que vous comprenez l’urgence.

Mais aussi triste et fâchée que je sois, je ne veux pas le croire.

Parce que si vous échouiez à agir en comprenant parfaitement la situation, alors vous seriez des êtres maléfiques. Et je me refuse à croire cela.

L’idée populaire de réduire de 50% nos émissions en dix ans ne nous donne que 50% de chances de rester à moins de 1.5 degrés de détérioration climatique, avec néanmoins le risque de déclencher des chaînes de réaction irréversibles échappant à tout contrôle humain, selon les 1200 savants du Groupe intergouvernemental d’experts climatiques (ONU). »


Caricature du DEVOIR (samedi 21 septembre) par Pascal Élie.

Le président Macron a fort mal réagi devant ce discours, la France étant directement visée par Greta Thunberg qui, avec 15 autres jeunes, a porté plainte devant le Comité des droits de l'enfant de l'ONU contre 5 pays : l'Argentine, le Brésil, la Turquie, l'Allemagne et la France. Il l’a traitée de radicale alarmiste.

Quant à nous, on peut être fier que la mairesse de Montréal Valérie Plante, qui s’apprête à recevoir Greta Thunberg vendredi à l’Hôtel de Ville, se soit engagée à réduire de 55% l’émission de GES par la métropole d’ici 2030.

Par contre, on est consterné par les infâmes prises de position conservatrices (Andrew Scheer et Maxime Bernier) et par l’hypocrisie de Justin Trudeau qui, avec ses subventions aux pétrolières et son achat d’un pipeline, ose encore affirmer lutter contre le carbone.

Avant de voter le 21 octobre, détaillons les discours encourageants du Bloc Québécois, du NPD et du Parti Vert, tout en déplorant leur fermeture sur des sujets qui nous inquiètent grandement, sujets non abordés à l’ONU en cette semaine d’action climatique et qui pourtant la concernent grandement. Car les deux tiers des gaz à effets de serre mondiaux sont produits par le Pentagone américain (principalement vols militaires) et par l’Aviation Civile Internationale, qui échappent tous deux aux restrictions de l’ONU sur les émissions de carbone.

Depuis près de deux semaines, on peut signer sur notre site une lettre au Secrétaire Général de l’ONU appuyant et le Traité d’Interdiction des Armes Nucléaires et Greta Thunberg : http://www.artistespourlapaix.org/?p=17023