Maisons d’hébergement 2e étape pour les femmes victimes de violence conjugale postséparation

2019/10/01 | Par Jennifer Hatoum

L’Alliance des maisons d’hébergement de 2e étape du Québec est partenaire sur ce projet de recherche, et a tenu à mettre en exergue les spécificités québécoises de l’hébergement des femmes victimes de violence conjugale postséparation par rapport aux autres provinces canadiennes.

La violence conjugale postséparation est la violence conjugale qui se manifeste sous toutes ses formes en contexte postséparation. On entend par contexte postséparation le moment où la femme prend la décision de mettre fin à la relation et qu’elle s’inscrit dans une démarche de réorganisation de vie et de reprise de pouvoir. C’est une période où les stratégies de domination et de contrôle de l’ex-conjoint se transforment, se multiplient et perdurent, exposant ainsi la femme et ses enfants à un plus grand risque d’atteinte de leur sécurité (psychologique et physique) pouvant aller jusqu’à l’homicide.

Au Canada 110 maisons offrent de l’hébergement de 2e étape, nous en avons une vingtaine au Québec. 8% des femmes qui sortent des refuges d’urgence (hébergement de première étape) sont en danger de mort selon l’analyse de la dangerosité du conjoint, elles ont besoin d’être hébergée en maison de 2e étape. 72% des femmes hébergées en maison de 2e étape sont hébergées avec leurs enfants au Québec, 59% dans le reste du Canada.

À Montréal, les maisons de 2e étape doivent refuser 65% des demandes admissibles pour manque de place. 7 régions du Québec restent toujours sans services d’hébergement postséparation : Abitibi Témiscamingue, Saguenay Lac St Jean, Nord du Québec, Centre du Québec, Lanaudière, Laurentides, Outaouais (le projet de maison stagne depuis 4 ans).

Au Québec il y a une place d’hébergement pour 7300 personnes, la moyenne canadienne est d’une place pour 5100 personnes, ce qui prouve qu’il y a un déficit d’hébergement pour les femmes victimes de violence conjugale et de violence conjugale postséparation au Québec.  

La publication de ce rapport au niveau national est une reconnaissance des spécificités de l’hébergement de 2e étape pour les femmes victimes de violences.

« L’Alliance et ses membres appellent le gouvernement à acter le « plan d’action national pour contrer les violences faites aux femmes » déposé en 2015 par le mouvement des maisons au gouvernement fédéral, et à prendre les mesures nécessaires à sa mise en œuvre. Nous demandons aux partis de s’engager, afin de répondre aux besoins réels des femmes face à la violence qui fait partie de leur quotidien » - Gaëlle Fédida, Coordinatrice aux dossiers politiques de l’Alliance.


À propos de l’Alliance des maisons de 2e étape du Québec :

L’Alliance regroupe et représente les maisons d’hébergement de 2e étape qui offrent aux femmes, avec ou sans enfants, des services spécialisés en violence conjugale postséparation, par l’entremise de logements transitoires sécuritaires.