Rouler pour contrer l’urgence climatique

2019/11/04 | Par Yung Cuong et Fabien Cuong

M. Yung Cuong, président, et M. Fabien Cuong, vice-président de E-Taxi

Depuis plusieurs années, l’urgence d’agir se fait sentir partout sur la planète. De nombreux pays travaillent tous les jours pour mettre en place de nouvelles réglementations et de nouveaux programmes afin de réduire leur empreinte écologique. Parallèlement, des citoyens de partout se mobilisent afin de demander des changements concrets auprès des gouvernements.

L’Organisation des Nations unies (ONU) a d’ailleurs salué les mesures déjà mises en place par la communauté internationale, mais a réitéré, le 23 septembre dernier, dans le cadre du Sommet Action Climat 2019, la nécessité de redoubler d’efforts : « Les changements climatiques sont l’enjeu le plus important de notre époque et le moment est venu d’agir. Il est encore temps de s’y attaquer, mais toutes les sphères de la société devront produire un effort sans précédent. »

Bien que les propos de l’ONU puissent sembler lointains pour une industrie comme celle du taxi professionnel québécois, le fait est que nous devrions tous nous sentir grandement interpellés. E-Taxi croit au surplus qu’il faut saisir l’opportunité offerte par la conscientisation actuelle pour enfin électrifier l’ensemble des voitures de taxi professionnels du Québec.

En ce sens, nous saluons le travail du gouvernement et des groupes d’opposition en ce qui a trait à l’adoption de l’amendement 147.5.1 concernant l’électrification des automobiles utilisées au Québec dans le cadre du transport rémunéré de personnes par automobile lors de l’adoption du projet de loi 17. En adoptant cet amendement, le gouvernement prend un engagement clair auprès de la population en indiquant que les véhicules utilisés pour le transport rémunéré de personnes devront être entièrement électriques d’ici 2050 avec une électrification progressive pour assurer l’électrification de la flotte à 30 % d’ici 2030 et à 50 % d’ici 2035.

À titre indicatif, l’utilisation d’une voiture de taxi électrique équivaut à une réduction de 25,5 tonnes équivalentes de CO2 (t. éq. CO2) par année. Avec l’électrification de 8 300 véhicules de taxi, on parle d’une réduction majeure, équivalente à 211 650 t. éq. CO2 annuellement.

Bon nombre de chauffeurs ont déjà procédé à l’électrification de leur véhicule et nous entendons bien poursuivre dans la voie de cette transition énergétique par le biais du projet E-Taxi. Il s’agit non seulement d’un projet innovateur devant assurer la pérennité de l’industrie, il s’agit aussi d’un projet visant à réduire l’émission des gaz à effet de serre (GES) et ainsi protéger l’environnement pour l’avenir de nos enfants.

Afin d’aider les chauffeurs à atteindre les objectifs fixés en matière de réduction des GES, le gouvernement peut apporter son aide de deux façons. D’une part, il doit garantir les prêts pour l’achat de véhicules électriques afin de compenser pour l’élimination des permis de taxi.

Ensuite, le gouvernement doit clarifier ses positions concernant le maintien et l’amélioration des incitatifs afin de faciliter l’électrification des transports.

Le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques a d’ailleurs confirmé vouloir miser sur des mesures incitatives pour stimuler l’achat de voitures vertes. Conformément à cette décision, le gouvernement possède désormais la responsabilité de mettre en place des programmes à la hauteur des cibles qu’il souhaite atteindre. Pensons notamment au Fonds vert, dont le titre reflétera désormais les véritables cibles du gouvernement en la matière, à savoir le Fonds d’électrification et de changements climatiques. Les sommes qu’il gère doivent servir de façon exemplaire à encourager une transition vers les voitures électriques, en impliquant autant les automobilistes que les entreprises et les effectifs de transports des administrations publiques.

L’industrie du taxi est en mesure de contribuer de manière significative à l’effort collectif en matière de développement durable. E-Taxi s’y dévoue également et continuera de le faire au fil des prochains mois. Le Québec jouit d’une richesse énergétique verte extraordinaire et enviée aux quatre coins du globe. Il est temps que nous l’exploitions à la hauteur de ses possibilités.