Le PL40 vu par le personnel de soutien scolaire

2019/11/27 | Par Éric Pronovost

L’auteur est président de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ)

C’est au nom des 30 000 membres du soutien scolaire de la FPSS-CSQ que j’écris ces lignes. Parce que le projet de loi modifiant principalement la Loi sur l’instruction publique relativement à l’organisation et à la gouvernance scolaires (PL40) nous inquiète sérieusement.

Je me plais à le répéter, la FPSS-CSQ n’est pas un groupe de pression, mais bien un groupe de solutions.

Par le passé, nous l’avons prouvé à de multiples reprises et nous sommes en faveur de toutes mesures favorisant l’avancement et l’amélioration du réseau scolaire.

Parce que l’éducation c’est aussi NOUS !

Mais dans le cas qui nous préoccupe ici, nous avons de gros doutes quant aux bénéfices qu’apporteraient les solutions proposées par le ministre Roberge.

Plusieurs intervenants du milieu ont pris la parole pour décrier les incohérences présentes dans cette refonte. Et tout comme eux, nous ciblons les mêmes enjeux:

Oui, nous constatons les risques d’accentuation des iniquités dans les services offerts d’une école à l’autre. L’école à la carte quoi...

Oui, nous constatons les inégalités dans la prise de décisions au sein de la nouvelle structure.

Oui, les regroupements de services soulèvent plusieurs inquiétudes et ouvrent la porte à la sous-traitance et la perte d’expertise.

Mais pour le personnel de soutien, les craintes sont encore plus grandes. Parce que nous sommes toujours les premiers à faire les frais des coupures. L’histoire nous donne raison.

Afin de combler la pénurie de main d’œuvre qui nous frappe de plein fouet, nous tâchons d’arrache-pied à faire reconnaitre davantage le travail effectué par le personnel de soutien scolaire.

Parce que, disons-nous-le...que serait une école sans secrétariat, sans service de garde ou sans conciergerie? En tout cas, pas celle que nous connaissons actuellement.

Mais avec ce projet de loi, en plus de vivre avec un manque de reconnaissance de leur travail, des salaires trop peu élevés, des horaires brisés et des emplois incertains, le personnel de soutien scolaire doit maintenant composer avec toutes les incertitudes qu’apporte l’idée de monsieur Roberge.

Ainsi, je vous le demande monsieur le ministre: était-ce vraiment nécessaire de s’attaquer à ce dossier, alors que tant d’autres demeurent nettement plus prioritaires ?

Et si vous vous demandez à quoi je fais référence ici, il me fera plaisir de vous en nommer, exemples concrets à l’appui... parce que le personnel de soutien est au cœur du réseau scolaire, et ce, quotidiennement, monsieur le ministre.