Le pied à Papineau

2020/02/07 | Par Robin Philpot

Palestine: « Deal » du siècle ou confirmation du fait accompli: Entrevue avec Yakov Rabkin

Trump et Netanyahou ont beau annoncer un plan de paix qu'ils qualifient de « deal » du siècle, il s'agit plutôt d'une confirmation et d'une consolidation de ce qui se passe sur le terrain depuis bien des années et qu'on qualifie de plus en plus d'apartheid, dit Yakov Rabkin, professeur émérite d’Histoire à l’Université de Montréal et auteur de Comprendre l’État d’Israël (Écosociété en 2014). C'est la politique de « fait accompli », si cher à Ariel Sharon.

Il note que les deux dirigeants qui ont présenté le soi-disant plan de paix s'adressaient beaucoup à leurs propres bases politiques. Dans le cas de Trump, il rappelle qu'il y a de plus en plus de Chrétiens sionistes dans le monde, dont 60 millions aux États-Unis, ce qui dépassent de beaucoup la population juive mondiale (14 millions au maximum).

Cet enthousiasme de Chrétiens extrémistes se manifestent au Brésil -- Bolsonaro a annoncé qu'il déménageait l'ambassade brésilienne à Jérusalem dès son élection -- comme en Bolivie depuis le coup d'État. Selon Yakov Rabkin, Israël inspire les suprémacistes blancs du monde, de la Pologne à la Bolivie.

Fréquent visiteur d'Israël, Yakov Rabkin décrit le problème démographique d'Israël qui fait en sorte que des immigrants en Israël venant de partout sont accueillis, MAIS à condition qu'ils ne soient pas arabes. Cette mentalité, selon le professeur Rabkin, découle directement de la nature colonialiste d'Israël.

Yakov Rabkin commente aussi la tentative de réécrire l'histoire de la Seconde Guerre mondiale en parlant de la commémoration du 75e anniversaire de la libération d’Auschwitz au cours de laquelle Der Spiegel et l’ambassade américaine au Danemark, pour ne nommer que ces deux, ont dit que ce sont les Américains qui ont libéré Auschwitz. Ils se sont corrigés quand on leur a rappelé que c'était l'Armée rouge qui avait libéré TOUS les camps de la mort.

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Les cégeps et l'anglicisation de Montréal: Maxime Laporte

Les cégeps participent activement à l'anglicisation rampante de Montréal. Et ce n'est pas seulement le cégep de la Gaspésie qui gère un campus anglais dans un immeuble anonyme à Montréal.

Maxime Laporte, porte-parole du Mouvement Québec français et président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, analyse ce problème qui s'aggrave d'année en année. Le premier geste qui s'impose: l'application de la loi 101 aux Cégeps et non pas seulement aux écoles primaires et secondaires.

Il observe encore une fois que c'est l'appareil gouvernemental, qui comprend les cégeps et universités, qui, au lieu d'appliquer la Charte de la langue française, travaille dans le sens carrément contraire.

Selon Maxime Laporte, la réponse du gouvernement Legault est « insatisfaisante ».

Maxime Laporte aborde également la transformation des établissements d'enseignement en entreprises où on les gère, non pas selon les besoins et aspirations du Québec, mais selon l'esprit et les ambitions d'entrepreneurs.

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Hommage à Fred Jerome, auteur, journaliste et combattant pour la liberté

À certaines occasions, nous rendons hommage à des gens qui ne sont pas connus des grands médias, mais qui mériteraient de l’être.

Nous venons d’apprendre le décès récent à New York de Fred Jerome. Sa vie et sa contribution à l’édification d’une société meilleure sont exemplaires. En effet, ce serait de la matière d’un film sur la deuxième moitié du 20e siècle et le début du 21e.

Grand spécialiste d'Einstein, Fred Jerome a publié en 2002, The Einstein File, The FBI's Secret War Against the World's Most Famous Scientist (nouvelle édition 2018, Baraka Books).

Après avoir obtenu le dossier du FBI sur Einstein, Fred a découvert un côté d’Einstein qui nous a toujours été caché, celui d’un homme très politique, celui qui disait « ma vie est partagée entre les équations et la politique ». Les médias, et les centaines de biographes, ont préféré l’image d’Einstein d’un professeur distrait, brillant, mais un peu clown.

Fred a publié deux autres livres sur Einstein: Einstein on Race and Racism et Einstein on Israel and Zionism.

Il laisse dans le deuil sa conjointe de plus de 50 ans, Jocelyn, ses enfants Rebecka, Mark et Herman, de nombreux petits enfants et beaucoup d’amis et de camarades.

Il nous manquera beaucoup.

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