L’aut’journal et la crise du coronavirus

2020/03/20 | Par Pierre Dubuc

La crise du coronavirus n’épargne pas l’aut’journal. Normalement, 15 000 journaux de notre tirage de 20 000 exemplaires sont distribués gratuitement à la grandeur du Québec dans des présentoirs situés dans des bibliothèques, des Maisons de la culture, des organismes syndicaux et communautaires, des cafés, etc. Avec la fermeture de ces établissements, ce n’est plus possible.

De plus, nous sommes conscients que plusieurs des organisations syndicales qui nous soutiennent financièrement ont d’autres préoccupations par les temps qui courent avec les milliers de mises à pied. Nous appréhendons donc d’en subir le contrechoc financier.

Enfin, comme tout le monde, nous sommes confinés à domicile. Bien entendu, le télétravail est déjà une pratique courante avec nos collaboratrices et collaborateurs. Toutefois, il y a des tâches (courrier, envois postaux, etc.) qui nécessitent une présence physique dans nos locaux.

Cependant, nous considérons important de maintenir nos publications en ligne, mais également sur support papier. Actuellement, dans les médias traditionnels, tout l’espace rédactionnel est occupé par les informations de base sur le virus et les programmes gouvernementaux. C’est normal. Mais, rapidement, nous aurons besoin d’analyses approfondies de la situation actuelle et de la sortie de crise.

 

« Shock Doctrine »

Si vous êtes une lectrice ou un lecteur assidu de l’aut’journal, vous connaissez bien le phénomène de la Stratégie du choc (« Shock Doctrine »), popularisée par Naomi Klein. Les chantres du capitalisme profitent des catastrophes pour imposer leurs thèses, leurs programmes et leurs magouilles.

Il y en a déjà une « p’tite vite » qui se profile à l’horizon. Le Globe and Mail de ce matin, 20 mars 2020, nous apprend que le gouvernement Trudeau s’apprête à débloquer 35 milliards $ pour venir en aide à l’industrie pétrolière de l’Alberta. On se souviendra que, lors de la crise financière de 2008, Ottawa était venu à la rescousse de l’industrie automobile en Ontario avec une aide de plus de 13 milliards $ contre seulement 200 millions $ pour l’industrie forestière au Québec. À suivre de près.

 

Une réflexion en profondeur

Il semble y avoir unanimité pour dire qu’il va y avoir « un avant et un après » de la crise. Nous devrions profiter de l’occasion pour définir « l’après » que nous désirons, avant de nous en faire imposer un par des intérêts dont la principale préoccupation est la recherche du profit maximum.

Utilisons ce temps de réflexion pour passer au crible les modèles économiques, sociaux et étatiques passés. Par ne prendre qu’un seul exemple, comment avons-nous pu accepter la fermeture de sept hôpitaux et le projet de construction de deux mégahôpitaux par le gouvernement de Lucien Bouchard, avec comme résultat que nous nous retrouvons aujourd’hui en queue de peloton des pays industrialisés pour le nombre de lits d’hôpitaux par habitant ? Des décisions passées qui risquent d’avoir des effets dévastateurs au cours des prochaines semaines.

Parallèlement, nous devons également commencer à élaborer le programme économique, soucieux de l’environnement, d’un Québec indépendant. Plusieurs idées géniales sont formulées ici et là, mais il est maintenant nécessaire et essentiel de les articuler dans un programme politique digne de ce nom. Nous voulons y contribuer.

 

Votre soutien est essentiel à la poursuite de nos activités

Voilà quelques éléments du programme que nous vous proposons pour les prochaines semaines et les mois à venir. Mais, pour ce faire, nous avons besoin de votre soutien financier. Nos revenus sont extrêmement modestes et notre santé financière, déjà fragile, n’est pas à l’abri des contagions actuelles.

Concrètement, nous nous proposons :

  1. De maintenir très actif notre site Internet.
  2. De publier, si possible, la version papier du journal avec envoi à nos abonnés.


Pour y arriver, nous vous demandons :

De vous abonner, si vous voulez recevoir l’exemplaire papier que vous preniez habituellement dans nos présentoirs; De faire un don; D’adhérez aux AmiEs de l’aut’journal. De faire un don sous la forme d’un prélèvement bancaire mensuel, ce qui nous permet une meilleure planification de nos activités.

Pour ces différentes formes d’aide, cliquez ici.

Solidairement vôtre,

Pierre Dubuc
Directeur et rédacteur en chef