Vente d’Air Transat : Le ministre Garneau doit reporter sa décision

2020/03/30 | Par Bloc Québécois

Le député de Pierre-Boucher-Les Patriotes-Verchères et porte-parole du Bloc Québécois en matière de Transport, d’Infrastructure et de Collectivité, Xavier Barsalou-Duval, réagit à la publication du rapport du bureau de la concurrence au sujet de l’achat d’Air Transat par Air Canada.

« Le rapport brosse un portrait accablant du transport aérien après une éventuelle acquisition. Augmentation des prix, diminution de services, et réduction des voyages, voilà les répercussions qui en découleraient. Déjà que le quasi-monopole d’Air Canada a des conséquences néfastes en région, Marc Garneau doit se demander s’il veut maintenir un minimum de concurrence dans le transport aérien. Ça ne peut pas être plus clair que cette transaction va à l’encontre des intérêts des Québécois. » a déclaré le député bloquiste.

Rappelons que le rapport du bureau de la concurrence soulève en particulier les préoccupations suivantes :

  1. Un empêchement ou une diminution sensible de la concurrence pour la prestation de services de transport aérien de passagers ou la fourniture de forfaits vacances sur 83 lignes entre le Canada et l'Europe, le Mexique, l'Amérique centrale, les Caraïbes, la Floride et l'Amérique du Sud;
  2. Une fusion des deux seuls transporteurs offrant un service sans escale sur 22 de ces 83 lignes;
  3. Une réduction significative des voyages effectués par les Canadiens dans les marchés qui se chevauchent.


La prochaine étape sera maintenant l’évaluation de Transport Canada qui doit être remise au ministre Garneau pour le 2 mai prochain. Or, le Bloc Québécois estime que les circonstances ne sont pas propices à la prise de décision actuellement et que le ministre des transports devrait minimalement la reporter à l’automne.

« On doit être lucides et reconnaître que la pandémie du coronavirus qui frappe partout sur la planète ne représente pas des conditions normales de marché, d’autant plus que le transport aérien est assurément le secteur le plus touché par la crise. Alors que le marché est en complète distorsion, il ne peut pas y avoir de pire moment pour prendre une décision qui pourrait sceller à tout jamais l’avenir de ce fleuron québécois. Marc Garneau se doit d’attendre que les conditions de marché se soient stabilisées avant de statuer sur le sort d’Air Transat. » ajoute Xavier Barsalou-Duval.

Finalement, en plus de représenter la perte d’une entreprise d’importance majeure pour le Québec, le porte-parole du Bloc en matière de transports tient aussi à réitérer les craintes déjà exprimées par son parti sur la menace que représente la transaction proposée par Air Canada en matière de services en français:

« Air Transat est une entreprise fièrement québécoise dont la réputation n’est plus à faire, mais de son côté, Air Canada est le pire délinquant qui soit en matière de langues officielles en plus d’être le champion des plaintes à l’office des transports pour son irrespect des droits des voyageurs. Donner l’aval à cette transaction, serait l’équivalent de récompenser Air Canada pour ses multiples affronts aux francophones. » ajoute le porte-parole du Bloc Québécois.

« Ottawa dispose de tous les pouvoirs nécessaires pour maintenir nos sièges sociaux, mais ne s’en sert jamais. Dans un Québec indépendant, nous aurions tous les outils pour défendre adéquatement nos sièges sociaux et pour mettre en place les conditions nécessaires pour qu’ils demeurent au Québec. » conclut Xavier Barsalou-Duval.