Profession : infirmière

2020/04/03 | Par Lise

Ma chère Lucie,

En cette période d’inquiétude, d’insécurité, d’instabilité, je salue aujourd’hui ton travail, mon amie, infirmière depuis plus de trente ans.

Sorcière, guérisseuse, sage-femme, faiseuse d’anges, nurse, sœur de la charité, garde-malades, depuis la nuit des temps, tu portes sur tes épaules les maux qui affligent l’humanité. Toujours présente sur la ligne de front, au-delà des préjugés qui séparent et des religions qui divisent, au fil de l’histoire qui s’écrit, au fil du présent qui s’inscrit dans l’ADN de la ligne du temps, tu côtoies, sur tous les continents, les erreurs de la guerre du plus fort, le confinement de la justice sociale, la famine qui affame encore davantage les démunis, le désespoir dans les yeux de la pauvreté, la sécheresse dans le cœur des bien nantis, les inondations de promesses non tenues, les débordements de la culture de l’ignorance, les épidémies de mauvaise foi, la contamination de la bêtise inhumaine, la pandémie de l’aveuglement volontaire.

Comment fais-tu, ma chère amie ? Car l’histoire se répète, et toujours tu es là pour prendre soin d’une humanité en mal de vivre : intoxiquée par tous ses excès. Tu veilles au mieux-être de tes protégés, raccommodes une plaie dans le cœur du malheur, rassures une maman éplorée au chevet de son enfant, panses la blessure d’une âme abîmée, redonnes espoir à un sourire fané, souris à un regard pétrifié d’angoisse, recueilles les confidences d’une main qui tremble dans la tienne, réanime un moral maintenu artificiellement en vie aux soins intensifs, tiens la main d’un patient qui s’efface en silence. Tu le fais, depuis toujours, à tes risques et périls parfois.

Oui, je salue ton travail, et celui de ces femmes avant toi.

Je vous ai parlé de Lucie. À votre tour de parler d’une personne qui, dans l’ombre, prend soin de notre monde avec bonté et dévouement.