Droit de refus des travailleurs et travailleuses : La FTQ réplique au ministre du Travail

2020/04/10 | Par FTQ

La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) ne peut que dénoncer les propos du ministre du Travail Jean Boulet qui semble banaliser les réclamations faites à la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), ainsi que le droit de refus exercé par les travailleurs et travailleuses en pleine crise du coronavirus.

Ce n’est pas parce que la CNESST n’a toujours pas rendu de décision en ce qui a trait aux réclamations de travailleurs infectés par la COVID-19 que ces mêmes travailleurs ne subissent pas de préjudices. Il faut savoir que tout le processus d’acceptation d’une réclamation à la CNESST prend actuellement un minimum de 75 jours.

C’est long, beaucoup trop long. « Au lieu de vanter le fait qu’aucune réclamation n’ait été acceptée, le ministre devrait plutôt s’assurer que tous ceux et celles qui maintiennent les services essentiels aient accès à une indemnisation rapide. Pour cela, le ministre devrait s’assurer que la CNESST accepte rapidement les demandes provenant des travailleurs », déclare le président de la FTQ Daniel Boyer.

Aussi, le ministre indique que, à ce jour, aucun droit de refus a été accepté, cela est plus que discutable. « Ce n’est pas par caprice que les travailleurs et travailleuses exercent leur droit de refus. C’est parce qu’ils craignent pour leur santé et leur sécurité, celles de leur entourage, et qu’ils constatent que les employeurs n’ont pas fait leur travail. Ils n’ont pas sécurisé les lieux où ils exercent leur métier. Si le ministre désire amoindrir le recours au droit de refus, il devrait faire en sorte que les employeurs aient des représentants à la prévention dans les milieux de travail », ajoute le président de la FTQ.

« Il n’y a pas de compromis à faire avec la santé et sécurité des travailleurs, particulièrement en période de pandémie. Le ministre du Travail et la CNESST doivent jouer leur rôle de manière impartiale et s’assurer que ceux et celles qui sont en première ligne puissent travailler de façon sécuritaire sans craindre pour leur santé », conclut Daniel Boyer.