Marguerite Blais : Un gramophone usagé

2020/04/14 | Par Michel Rioux

Anne-Marie Dussault et Sophie Thibault ont fait un travail que les journalistes endormis n’ont pas fait hier midi avec la ministre Marguerite Blais.

Pour une rare fois depuis des lustres, on peut dire qu’Anne-Marie Dussault a fait une bonne job. Même chose pour Sophie Thibault, à TVA. Elles ne se sont pas laissées enfumer par les violons mal accordés de la ministre.

Réponses imprécises, flou artistique, mantra des nouvelles maisons pour aînés, aucun lieu commun ne nous aura été épargné lors de ces deux entrevues.

« C’est terrible ! ». « Je trouve ça épouvantable ! » « C’est inacceptable ! » s’est-elle exclamée sur TVA. Quand l’indignation programmée tient lieu d’une politique et à d’une vision d’avenir, voici ce que cela donne : une impéritie ministérielle inacceptable.

Et pourtant, cette personne a été ministre responsable des Aîné-es pendant la moitié des 13 dernières années. On peut affirmer une chose avec la plus grande certitude : l’histoire ne prendra pas la peine de se souvenir de cette ministre dont la marque de commerce aura été l’insignifiance.

En 2011, à la question : «  Sur une échelle de priorités allant de 1 à 10, où le Conseil des ministres place-t-il les aînés ? «  Réponse : «  Dans la prochaine année, déposer la politique ‘‘Vieillir chez soi’’, prévue pour le printemps 2012, sera la priorité du gouvernement. » Mande pardon ?

En 2008, nouvelle ministre, elle répondait à un journaliste : « Dans quelques jours, dans quelques semaines, il y a un budget, les aînés sont une priorité pour notre gouvernement, il y a une ministre responsable des aînés, nous avons fait une consultation publique; nous allons avoir une réponse gouvernementale qui va répondre à plusieurs de ces questions formulées par les gens qui sont venus nous parler durant cette vaste consultation publique. » Douze ans déjà. Et déjà du vent !

On plaint François Legault de devoir faire semblant de s’appuyer sur cette incompétence.

On s’est finalement rendu compte que ce gramophone, qui a trop longtemps fait illusion, n’émettait finalement que du vent.

 

Photo : ledevoir.com