Défendons la paix!

2020/09/11 | Par Pierre Jasmin

L’auteur est membre des Artistes pour la Paix 

 

Manifestation pacifiste courageuse en Colombie

Nous avons joint notre signature (identifiée par ces chers Européens si anglophiles comme Artists for Peace!) à l’appel lancé hier à l’ONU par Riccardo Petrella et l’Agora des peuples de la Terre, immédiatement diffusé sur les réseaux POUR et Pressenza :

D’ici le 21 septembre, Journée internationale de la Paix - ONU, Les Artistes pour la Paix enverront leur série de neuf questions au gouvernement Trudeau. Plus de cent personnalités cosignataires estiment que le gouvernement canadien, lors de son discours du trône du 23 septembre, aura un sérieux réexamen de conscience à faire dans sa conduite des Affaires extérieures, s’il veut revenir à un équilibre minimal souhaité[i]. Il n’est pas trop tard pour y joindre votre signature pro-ONU, qui fêtera ses 75 ans.  

 

Neuf exemples de faux pas dans la politique panaméricaine canadienne

- à Cuba, le Canada creuse une distance avec un gouvernement aux interventions médicales exemplaires pour la prévention des pandémies en divers pays Africains;

- au Venezuela, plutôt que de se joindre aux médiations proposées par le Mexique, la Norvège et l’Uruguay, le Canada, qui se targue d’être grand défenseur de la liberté d’expression et de la démocratie, fait pression militaire sur le président élu ‎Nicolás    Maduro, reçoit en grandes pompes l’autoproclamé “président intérimaire”, la marionnette Juan Guaidó, en refusant à teleSUR, chaîne d’information vénézuélienne, l’accès aux travaux du groupe de Lima lors de cette rencontre tenue à Ottawa en début d’année;

- en Colombie[ii], il s’allie avec le président Iván Duque, un protégé de l’ex-président d’extrême-droite proche des paramilitaires terroristes, Álvaro Uribe;

- en Haïti, où il avait participé au kidnapping en 2004 du président Aristide pour l’expédier en République centrafricaine (tel que relaté par Noam Chomsky dans Qui mène le monde?), le Canada avec l’Organisation des États Américains facilite la prolongation illégale du mandat du Président corrompu Jovenel Moïse jusqu’à février 2022;

- en Bolivie, le Canada a appuyé le coup d’État fomenté par un groupe de propriétaires pétroliers, qui n’ayant jamais accepté la société plurinationale de l’ex-président autochtone Evo Morales, ont annulé sa légitime élection pour installer une présidente autoproclamée, l’évangéliste Jeanine Áñez.

Selon Pressenza « non seulement [elle] réprime la population, pourchassant et emprisonnant dirigeants et militants politiques en provoquant des massacres, mais [elle] détruit aussi de manière systématique le modèle social, économique et les avancées réalisées par le gouvernement renversé du Movimiento Al Socialismo (MAS). Aujourd’hui, le pays est confronté à la pandémie de Covid-19. Morales rappelle que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) avait recommandé une quarantaine stricte en Bolivie que la présidente de fait n’a pas appliquée, et que la situation des familles les plus modestes s’est gravement détériorée dans des régions comme le département du Beni, le plus touché aujourd’hui par l’expansion rapide du Covid-19 »;

- au Chili, le Canada appuie le gouvernement policier du président Sebastián Piñera;

- en Équateur, il appuie l’autocrate Lenin Moreno;

- au Brésil, sans appuyer ouvertement le président fasciste Jair Bolsonaro, le Canada n’a pas protesté contre le fait que trois ministres successifs de la Santé aient été « démissionnés » à cause de leurs efforts anti-COVID-19, alors que le pays est le troisième pays au monde le plus infecté, après les États-Unis et l’Inde qui l’a dépassé depuis peu;

 

 

  - au Honduras, comme au Guatemala où les gouvernements « élus » sont installés par la CIA, Pressenza nous informait que le 4 septembre, Julio Andrés Pineda Díaz, militant pour la paix au sein de Monde sans guerres et sans violence (MSGySV), a été retrouvé les mains liées, avec des traces de torture et des impacts de balles dans la tête. Comme le dénonce André Jacob, le Canada n'a dit, ne dit et ne dira probablement rien au sujet d'un tel crime. Business as usual à l’OAS!