L’auteur Yvan Godbout acquitté de l’accusation de pornographie juvénile

2020/09/25 | Par UNEQ

La presse a dévoilé l’acquittement de l’écrivain Yvan Godbout, accusé avec son éditeur de production de pornographie juvénile dans son roman Hansel et Gretel. Ce jugement tant attendu, accueilli avec soulagement par l’UNEQ et les écrivaines et les écrivains qu’elle représente, est un moment important pour le milieu littéraire et pour toute notre société.

L’an dernier, l’UNEQ avait manifesté sa profonde inquiétude devant cette mise en accusation, tant dans sa forme que dans son fond.

« Nous avions déclaré notre incompréhension face aux démarches de la Couronne pour censurer une œuvre de fiction et punir son auteur sur la base de quelques lignes dénonçant, dans un style certes cru, une agression insupportable menée par un personnage qualifié de monstre », rappelle Laurent Dubois, directeur général de l’UNEQ. « Nous étions particulièrement soucieux des conséquences possibles d’une telle accusation pour Yvan Godbout et pour le milieu littéraire. »

 

Un jugement cinglant

Le juge de la Cour supérieure, en plus d’acquitter l’écrivain, se questionne sur le bien-fondé de l’accusation.

Il remet également en question la validité de certains articles du Code criminel, modifiés en 2005, qui permettent de « s’attaquer au milieu littéraire ».

Les modifications apportées au Code criminel sur la production et la distribution de pornographie juvénile doivent être reconsidérées pour éviter qu’un nouvel artiste n’ait à revivre une telle situation et pour protéger la liberté d’expression.

 

Le courage de l’auteur

« Il est regrettable que l’écrivain Yvan Godbout et sa maison d’édition aient eu à subir de telles accusations, avec les conséquences et répercussions douloureuses qui en ont été le lot », déclare Suzanne Aubry, présidente de l’UNEQ. « Nous saluons, au nom de toutes les écrivaines et tous les écrivains québécois, le courage de cet auteur qui a dû mener un combat éprouvant. Pendant des mois, il a vécu avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête : une éventuelle peine de prison de 14 ans. Son combat, c’est aussi le nôtre. »

L’UNEQ, qui était en contact avec Yvan Godbout pendant cette période, lui souhaite de pouvoir progressivement reprendre une vie normale auprès de ses proches et espère vivement que le cauchemar qu’il a vécu ne lui aura pas enlevé le goût d’écrire.

 

À propos de l’UNEQ

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