Faut se prendre en mains !

 

«Faut se prendre en mains ! » c’est le slogan qu’on pouvait lire sur les pancartes des manifestantes et manifestants dans les rues de Chandler en Gaspésie pour protester contre la fermeture de l’usine de l’Abitibi-Consol.

« Faut se prendre en mains ! » c’est le mot d’ordre que nous devrions, à travers tout le Québec, mettre de l’avant en riposte aux licenciements collectifs et aux nombreuses fermetures d’usine.

L’insécurité règne

Hier, c’était ICI Explosif à McMasterville, Philips Électronique et Natrel à Saint-Jérôme, demain ce sera peut-être Kraft à Ville La Salle, Dominion Bridge à Montréal, Johnson & Johnson au Lac Saint-Jean, GM à Ste-Thérèse.

S’ajoutent à cela les nombreux licenciements collectifs ou le recours massif à la sous-traitance comme c’est le cas actuellement à Bell.

Le voeu du Gros Bérard de la Banque Nationale de fermer les régions est en train de se réaliser. Partout, l’insécurité règne.

À nous de réagir

Si on écoutait les politiciens, autant à Ottawa qu’à Québec, il faudrait se résigner à perdre son emploi, sa maison, ses économies sans protester. Il faudrait laisser ces compagnies qui ont rasé nos forêts, épuisé nos ressources, empoché des subventions sans réinvestir comme c’est particulièrement le cas dans le papier, partir avec la caisse sans réagir.

Ne nous laissons pas endormir par ces balivernes selon lesquelles les réductions d’impôts que les gouvernements s’apprêtent à consentir aux riches et aux entreprises vont créer des emplois. Il y aura plus de profits et moins d’emplois. Si les entreprises réinvestissent, ce sera pour supprimer d’autres emplois.

Un appel

Depuis déjà quelques numéros, nous faisons écho aux mouvements de lutte contre les licenciements collectifs et les fermetures d’usines. Nous allons continuer. De plus, nous examinerons comment, dans d’autres pays, le mouvement ouvrier combat cette calamité, quels moyens de lutte il utilise, quelles sont les législations en vigueur.

Nous voulons interpeller l’ensemble du mouvement syndical, inviter l’ensemble du mouvement progressiste à se redresser. Que toutes celles et ceux qui veulent apporter leurs réflexions, leur collaboration entrent en contact avec nous. Dès le prochain numéro, il y aura une chronique sur le thème 0 « Faut se prendre en mains ».

Arrêtons-nous de croire que rien ne peut être fait, cessons de nous laisser endormir par les théories sur la « mondialisation ». Tout ces discours n’ont d’autres objectifs que de semer le défaitisme dans nos rangs.

Crachons-nous dans les mains comme les gens de la Gaspésia à Chandler. « Faut se prendre en mains ! », tel doit être notre mot d’ordre.