Soyons réalistes 0 Demandons l'impossible !

 

Y vas-tu toujours y avoir de l'eau dedans mon vin ? Y vas-tu toujours y avoir quelque chose en moins quand toutt' c'que t'as c't'une tranche de pain ? Quand le vent souffle, moi je sais d'où c'est que ça vient. Y'en a qui ont toutt' pis toutt' les autres y'ont rien ! Change-moi ça... Ce sont ces paroles de Richard Desjardins que les étudiantEs de l'UQÀM ont chanté pendant le Sommet du Québec et de la jeunesse, à l'occasion de la grève du 18 février au 25 février dernier.

Avec ce Sommet se sont déroulées une foule de contestations qui n'ont pas vraiment eu d'écho dans les journaux. Trois cégeps et 14 000 étudiantEs en sciences humaines, arts, lettres et communication de l'Université du Québec à Montréal sont tombés en grève. Face à un consensus qu'ils n'approuvaient pas, certains ont même continué la grève après la tenue du Sommet. En continuant la grève après le Sommet, on voulait mettre notre dissidence de l'avant par rapport au consensus qu'il y a eu autour du Sommet. On voulait que tout le monde sache que nous n'étions pas d'accord explique le directeur de l'AGEsshalcUQAM, Daniel Vigneault.

Profitant de l'occasion pour faire de l'éducation populaire, plusieurs activités ont été mises en avant. Des films de mobilisation comme Opération Salami, Les profits ou la vie et L'armée de l'ombre, des conférences de Michel Chartrand et de Martin Petit et une foule d'activités artistiques étaient au menu. Daniel Vigneault se félicite 0 Les étudiantEs en art se sont beaucoup impliqués dans cette grève pour sensibiliser les gens aux revendications. Ils ont créé beaucoup d'affiches pour porter nos revendications, ce qui facilitait la diffusion de l'information.

Outre l'éducation populaire, plusieurs manifestations ont aussi eu lieu. En neuf jours de grève, les Uqamiens en ont fait huit. Que ce soit pour dénoncer le Sommet du Québec et de la jeunesse et son pseudo-consensus, le manque de financement public en éducation ou la répression politique, des taux records de paticipation ont été enregistrés. D'après Daniel Vigneault, il y avait un minimum de 200 personnes à chacune des activités.

La police 0 le bras droit de Bouchard ?

En tout, trente-sept étudiants ont été arrêtés pendant le Sommet du Québec et de la jeunesse. Le mercredi 23 février, quatre jeunes ont été brutalement interceptés lors d'une manifestation pacifique devant les portes du Centre des congrès de Québec. Le jeudi 24 février, un autre étudiant a été mis sous verrous, alors que les manifestantEs avaient réussi à pénétrer dans le Centre des congrès.

Juste avant ces cinq arrestations, 32 étudiantEs ont été arrêtés alors qu'ils occupaient le Cégep St-Laurent. Les étudiantEs, avec une majorité extrêmement forte, avaient voté une levée de cours en assemblée générale. Mais l'administration a décidé qu'elle ne leur accorderait pas le privilège d'exercer ce droit. Contestant cette décision, ils se sont donc fait évincer par l'escouade tactique, après huit heures d'occupation. On était 32 étudiants et ils étaient 60 policiers, bien paddés affirme Vincent Cloutier-Boucher de l'Association des étudiantEs du cégep St-Laurent.

Aucune charge n'a été retenue contre les étudiantEs arrêtés, mais un manquement grave a été inscrit à leur dossier. Le mouvement étudiant se trouve donc bâillonné 0 s'ils se font prendre dans une situation semblable, les étudiantEs risquent la suspension ou le renvoi. souligne Vincent Cloutier-Boucher.

Le sommet s'est donc soldé par un investissement d'un milliard dans l'éducation en trois ans, 37 étudiantEs arrêtés (certains d'une manière très brutale) et des coupures dans le fonds de lutte contre la pauvreté au profit d'un autre fonds destiné aux jeunes seulement. On entrevoit donc les manières d'agir du gouvernement Bouchard qui, souvent, sont cavalières. Comme on dit par chez nous 0 La démocratie c'est cause toujours. La dictature c'est ferme ta gueule. Entre les deux, où se situe le gouvernement Bouchard, dans le cas du Sommet du Québec et de la jeunesse ?

À vous de choisir....