Les 100 plus grands voleurs

 

Chaque année, les grands magazines d'affaires publient fièrement leur liste des 500 (Fortune) ou 400 (Forbes) plus importantes entreprises d'Amérique. C'est dans cet esprit que Russel Mikhiber et Robert Weissman, deux économistes américains un peu plus délurés que leurs collègues, ont fait circuler récemment un classement des 100 premières firmes criminelles à s'enrichir aux dépens des pays pauvres avec l'appui des gouvernements, comme d'ailleurs des diverses mafias qui contrôlent souvent ces derniers. Le crime organisé s'est d'ailleurs mis au diapason de la mondialisation de l'économie et même en Russie, on constate que l'activité mafieuse sévit dans à peu près tous les secteurs de l'économie et, dans bien des cas, sous couverture légale (...) Actuellement, on estime que 40 % des entrepreneurs et 60 % de toutes les structures commerciales entretiennent des rapports avec la Mafia. (Extrait d'une analyse de Nadine Marie, chercheur au CNRS et professeur à l'Institut d'études politiques de Paris)

La liste a été dressée à partir de critères très stricts et ne comporte que des entreprises qui, au cours des dix dernières années, ont été mises à l'amende après avoir plaidé coupable de crimes économiques de tous genres. Le palmarès comporte des noms comme la pétrolière Exxon, Eastman Kodak, la brasserie Coors, la Croix-Bleue, General Electric, Warner Lamberts (produits pharmaceutiques), Hyundai, Korean Airlines, etc.

L'intention des auteurs de cette liste est de pointer du doigt les éléments qui se partagent le marché avec l'approbation des autorités élues à grands coups de chantage économique en versant des pots-de-vin aux gouvernements afin de pouvoir poursuivre leur spoliation. Dans plusieurs cas, ces manigances impliquent des collusions entre appareils gouvernementaux, patrons et mafieux en vue de violer les lois du travail, de la protection de l'environnement, les règlements antitrust, ou encore de pratiquer l'évasion fiscale.

Pour compenser ces crimes, les coupables, dont les profits annuels atteignent souvent le milliard de dollars, sont soumis par des tribunaux complaisants à des amendes de 10 000 ou 15 000 $. Toutes ces compagnies existent et fonctionnent encore à profit et, on peut le croire, poursuivent leurs extorsions d'année en année. La liste en question est disponible sur Internet, sur le site canadien Znet Commentary (http 0//www.zmag.org).