Point majeur soulevé par la commission 0 il faut revoir totalement la stratégie d’assainissement agricole

 


Le rapport Beauchamp



Dans son rapport, la Commission sur la gestion de l’eau au Québec recommande que l'on procède à une révision majeure du programme d’assainissement agricole afin de s’assurer d’une intégration des objectifs de production et de protection de l’environnement. Cette recommandation a le mérite de démontrer les problèmes importants qu’occasionne ce secteur d’activités et de remettre en question la façon de faire actuelle.

Jusqu’à présent, les efforts de prévention de la pollution agricole ont surtout ciblé la pollution ponctuelle par la mise en place d’équipements d’entreposage des fumiers. Le principal défi reste le contrôle de la pollution diffuse d’origine agricole. Ce type de pollution est engendré par les pratiques culturales actuelles, soit l’utilisation des engrais minéraux et des pesticides, la surfertilisation par les fumiers, le drainage agricole intensif et les interventions agressives sur les cours d’eau. Cette pollution, mal connue et mal évaluée, constitue une menace importante pour la qualité des eaux de surface et souterraines. Le rapport est très explicite sur cette question. Nombre de problèmes de pollution des eaux ont été répertoriés dans différentes régions du Québec.

La commission considère qu’il faut revoir toute la stratégie relative au milieu agricole. Elle estime que l’approche actuelle du gouvernement est contradictoire, «car elle demande au milieu agricole d’accroître sa productivité et de doubler ses exportations et d’atteindre en même temps des standards environnementaux élevés ». La révision complète du dossier de l’assainissement agricole tiendrait compte de trois points majeurs soulevés lors des audiences publiques 0

1) Intégration des objectifs environnementaux aux objectifs de production, en établissant la règle de la conditionnalité des subventions 0 une subvention ne peut être accordée que si les objectifs environnementaux sont atteints;

2) Soutien important au milieu agricole dans ses efforts de dépollution ponctuelle et diffuse;

3) Obligation des ministères (MENV et MAPAQ) et des organismes concernés à agir d’une manière concertée. L’hypothèse d’un guichet unique devrait être envisagée.

Selon la commission, la mise en place de cette approche est indispensable pour parvenir à une agriculture durable. Pour les groupes environnementaux, c’est un bon pas dans la bonne direction. Reste à voir si la volonté politique suivra et si un plan d'action allant dans ce sens sera élaboré.