La fièvre aphteuse 0 une maladie néolibérale !

 

Le 17 février 1998, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture lançait cet avertissement 0 « Des mesures plus strictes en matière de prévention doivent être prises sinon l'Europe sera, tôt ou tard, aux prises avec les ravages que ces maladies animales épidémiques peuvent entraîner. »

L'Europe a fait la sourde oreille. La Grande-Bretagne a fait pire. Le ministère britannique de l'Agriculture a fermé la moitié des 43 centres sanitaires employant les 303 vétérinaires chargés de surveiller les troupeaux. Il en alla de même pour les laboratoires gouvernementaux chargés de dépister les virus. Soixante postes de vétérinaires furent même supprimés lors de la maladie de la vache folle !

Cette déréglementation s'effectua dans un contexte de concentration de la production. Cinq grands groupes contrôlent totalement la distribution et imposent leurs vues et leurs prix aux industriels-paysans dont le nombre et les revenus sont en déclin constant. Au cours des dix dernières années, un quart des fermes a disparu et le revenu annuel moyen du métayer britannique ne dépasse pas 10 000 $ par année. De plus, les trois quarts des abattoirs ont fermé, ce qui oblige le transport des animaux sur de longues distances, augmentant d'autant les risques de contagion.