Réplique de Paul Rose à la députée provinciale de Mercier

 


Les conversions successives de Nathalie Rochefort



En entrevues, l’une à La Presse (édition du 4 mai) l’autre à l’émission Indicatif présent de Radio-Canada (en ondes le même jour), Mme Nathalie Rochefort déclarait qu’elle avait quitté le NPD-Québec suite au virage « nationaliste » de ce dernier lors de l’arrivée de Paul Rose au parti. Un raccourci certes commode pour expliquer son passage du NPD au Parti libéral mais qui ne résiste pas longtemps à l’analyse des faits.

En premier lieu, Mme Rochefort a cessé d’être membre du NPD-Québec en 1991 alors que j’y ai mis les pieds l’année suivante seulement. D’autre part, je n’ai été élu à un premier poste d’officier du parti qu’en 1994 ! Je veux bien qu’à l’occasion je puisse encore servir de bouc émissaire à certaines personnes, mais quand on le fait pour des motifs politiques aussi bassement opportunistes et mensongers comme c’est le cas ici, je ne peux pas laisser passer ça.

Deuzio, le NPD-Québec est devenu indépendantiste non pas en 1992, mais à son congrès de 1989 alors que Mme Rochefort y était militante active. Elle a de plus soutenu le parti et son nouveau programme jusqu’en 1991, y compris lors des élections générales provinciales de 1989.

Donc, aucun des deux motifs invoqués sur le tard ne peut expliquer le passage au Parti libéral provincial de celle qui, « candidement», après s’être laissée identifier tout au long de la campagne de Mercier comme étant la seule candidate habitant le comté, avouait au lendemain de l’élection qu’elle avait plutôt pignon sur rue à… Laval.

En fait, la dernière entourloupette politique de la « nouvelle » députée libérale, qui a pris plutôt rapidement le moule de la langue de bois, lui permet de parler des deux côtés de la bouche en même temps tout en continuant de se réclamer du NPD-Canada et de Sven Robinson, alors même que ces derniers (qui eux reconnaissent tout au moins le droit du Québec à l’autodétermination) ont appuyé le candidat indépendantiste de gauche qui lui faisait la lutte dans Mercier, Paul Cliche.

Quant à ma position sur la question nationale lorsque j’ai joint le NPD-Québec (aujourd’hui le Parti de la démocratie socialiste), elle est toujours la même 0 il ne peut y avoir d’indépendance véritable du Québec sans un projet de société libérateur; tout comme, à l’inverse, il ne peut y avoir de véritables démarches d’émancipation sociale et de luttes réelles à la pauvreté qui ignorent totalement la lutte à l’oppression nationale. Ces aspects sociaux et nationaux de la réalité québécoise sont, de notre point de vue, intimement liés et aux antipodes des positions « nationaleuses » des partis néo-libéraux, qu’ils soient d’Ottawa ou de Québec

Une réalité qui est tout aussi vraie en Palestine qu’en Irlande du Nord que pour nos sœurs les premières nations d’Amérique.

Puisque, de tout temps, l’histoire nous enseigne que la pauvreté des esclaves n’a jamais pu être réglée par les miettes, mêmes moins petites, qui, à l’occasion, tombaient de l’opulente table du maître.

Et en cela, la députée libérale ne pourra feindre l’ignorance bien bien longtemps.

Paul Rose

Lettre non publiée par La Presse et Radio-Canada