Le Conseil central de Montréal renoue avec son passé

 


Retour à l’action politique



Plus de 400 délégués ont adopté à très forte majorité, au terme d'une journée de débat, une résolution en faveur de l'action politique lors du récent congrès du Conseil central de Montréal de la CSN.

Jacques Létourneau, le secrétaire général du Conseil central, n'était pas peu fier de cette décision du congrès. Elle venait en quelque sorte entériner l'orientation qu'il a défendue avec le président Arthur Sandborn et l'appui de l'assemblée générale des membres au cours des derniers mois. On se rappellera que le Conseil central s'est impliqué lors de l'élection complémentaire dans Mercier en soutenant la candidature de Paul Cliche.

D’accord pour aller plus loin que la réforme du mode de scrutin

Plus fondamentalement, le congrès renouait avec les politiques adoptées jadis par le Conseil central lorsqu'il était dirigé par Michel Chartrand. « Il faut se rappeler, de nous dire Létourneau, que le Conseil central a fait figure d'avant-garde sur le terrain politique au cours des années 70. Il avait appuyé le Parti québécois à l'élection de 1970, puis le NPD tant au provincial qu'au fédéral. Sur la scène municipale, il était à l'origine du FRAP contre le parti de Jean Drapeau et il avait soutenu par la suite le RCM. Nous avons aussi été aux premières loges lors de la création du MEMO sur la scène scolaire. »

Létourneau est d'accord avec la position du président de la CSN, Marc Laviolette, sur l'importance de la réforme du mode de scrutin. «Mais, s'empresse-t-il d'ajouter, on ne veut pas réformer le mode de scrutin au bénéfice de Mario Dumont ou de Jean Charest. Il faut que ce soit pour promouvoir nos idées et, pour cela, il faut une alternative politique de gauche. » D'ailleurs, la question de l'action politique partisane sera débattue au prochain congrès de la CSN au printemps prochain.

Jacques Létourneau trouve essentiel que d'autres organisations syndicales et des groupes populaires s'impliquent comme le Conseil central vient de le faire. «On ne veut pas être les seuls à se jeter dans la mêlée », précise-t-il. C'est dans cette perspective que le Conseil central apporte son appui au colloque organisé par la Chaire d'études socio-économiques de l'UQAM sur l'action politique qui aura lieu au printemps prochain.

Une résolution résolue

Considérant l'importance de mettre sur pied au Québec une alternative politique aux partis traditionnels, de droite;

Considérant la conjoncture de libre-échange entre les nations, particulièrement celles des Amériques avec l'ALENA et la future ZLEA;

Considérant que ces partis défendent d'abord les intérêts du capital et qu'ils mettent de l'avant un programme politique largement inspiré par le néolibéralisme;

Considérant les positions du Conseil central du Montréal métropolitain (CSN) en faveur d'une réforme du mode de scrutin;

Que le Conseil central du Montréal métropolitain (CSN) appuie activement la constitution et le développement d'une alternative politique de gauche, qui correspondent aux orientations syndicales et sociales du conseil central, dans le but d'en faire la promotion et de l'appuyer lors des prochaines élections provinciales.

Que l'exécutif du conseil central soit mandaté par le présent congrès afin de définir les conditions de notre implication politique dans le cadre d'une campagne électorale. Que les conditions et les modalités soient présentées à l'assemblée générale ou, si nécessaire, à un congrès spécial du conseil central.

Adoptée à une forte majorité