La mondialisation de la solidarité n’est pas chose triste

 


Du Medley à Porto Alegre



Dans un Medley plein à capacité, le comité du FSM a organisé le 15 janvier une soirée-bénéfice endiablée, animée par la présidente de la FFQ, Vivian Barbot, dans une magnifique robe afro-brésilienne, au rythme de la samba et du vol des ballons et des confettis lancés du plafond.

On a eu le plaisir d'y entendre des artistes latino-américains de très grande qualité, d'origine vénézuélienne, brésilienne et chilienne, dont Soraya Benitez, avec son intense « Soy una vierra guerrera», les excellents groupes Acalanto et l'ensemble Paulo Ramos, l'époustouflante Capoeira de la troupe « Pau Brasil », les jongleurs et acrobates des Galapiats (polissons).

Deux chanteuses de la chorale Les Amères Noëlle et Biz de Loco Locass ont fourni un bel exemple de contestation caustique de la mondialisation. Le crédit de cette direction artistique remarquable revient à l'auteure-compositeure-interprète Caroline Harvey. Bref, de quoi nous consoler un peu de ne pas nous envoler vers Porto Alegre.

Gracias a la vida

L'information politique intelligente est livrée en doses concentrées, par des courts métrages de Catherine Larivain et de brèves interventions des porte-parole des groupes organisateurs dont Diane Matte (Marche mondiale des femmes), Roméo Bouchard (Union paysanne), Alexandra Guité (Alternatives), Robert Jasmin (Attac Québec), Massimo Panzino (sur le Plan Colombie). Le tout finissant par une inoubliable interprétation de « Gracias a la vida » par Soraya Benitez, accompagnée de tous les artistes. Si la mondialisation de la solidarité est de cette teneur, je vous garantis que ce ne sera pas triste !

Le Forum social mondial, qui se tiendra à Porto Alegre au Brésil pour une deuxième année, du 31 janvier au 5 février 2002, est la réponse populaire à la rencontre économique de Davos, réservée celle-là aux gens d'affaires et aux chefs d'État. On attend entre 60000 à 100 000 participantEs, dont 70 QuébécoisEs en provenance des milieux syndicaux, environnementaux, féministes, communautaires et de défense des droits humains.

10 000 jeunes pour la continuité

Le FSM, nous dit le communiqué, est un espace ouvert de rencontres pour l'approfondissement de la réflexion, le débat démocratique d'idées, la formulation de propositions, le libre-échange d'expériences et l'articulation d'actions efficaces contre le néolibéralisme et pour la construction d'une société planétaire centrée sur l'être humain.

La rencontre se déroulera en deux parties 0 le matin, des séances thématiques sur la production des richesses, l'accès aux richesses et le développement durable, l'affirmation de la société civile et des espaces publics, l'éthique et le pouvoir politique dans la société nouvelle et, en après-midi, 400 ateliers portant sur la violence faite aux femmes, les OGM, la défense des droits humains.

Il faut souligner la place prépondérante accordée à la culture par le Forum avec le déroulement tous les soirs d'une grande Fête des peuples avec des artistes engagéEs, des expositions, des débats sur le rôle de la culture afin de développer des stratégies culturelles de développement d'un monde différent. Il faut souligner également la présence très importante à la rencontre de 10 000 jeunes dont le rôle est fondamental pour assurer une continuité dans la résistance et la recherche d'alternatives à la mondialisation. Quant à l'information, nous n'en manquerons pas, car le Centre des médias alternatifs du Québec (CMAQ) y sera représenté avec, pour les femmes francophones, des reportages sur le site québécois Cybersolidaires et celui des Pénélopes en France.