Le libre-échange a été bénéfique pour...

 


Livre 0 Landry. Le grand dérangement



Dans sa biographie de Bernard Landry, le journaliste Michel Vastel rappelle le rôle joué par Bernard Landry dans la campagne électorale fédérale de 1988 menée sous le thème du libre-échange.

« Pour contrer l'opposition syndicale, le haut de gamme du patronat québécois crée son propre Regroupement pour le libre-échange. Et Bernard Landry devient, de plus en plus souvent au cours de l'année 1988, son porte-parole », écrit Vastel. Landry confie à Vastel 0 « J'étais devenu, pour eux, une vedette utile parce que je pense à peu près la même chose qu'eux, mais en plus documenté et en plus articulé, et je viens de l'horizon nationaliste et progressiste. »

Vastel cite les Mémoires de Ghislain Dufour, à l'époque vice-président exécutif du Conseil du patronat, sur « l'effet Landry » lors d'une réunion du patronat au Ritz-Carlton. « L'intervention de M. Landry est directe, punchée, appréciée. Elle se termine sous un tonnerre d'applaudissements. M. Landry le souverainiste, a réussi à insuffler à un groupe de gens d'affaires fédéralistes une dose d'adrénaline dont ils avaient bien besoin et dont certains parlent encore… »

Au cours de cette campagne en faveur du libre-échange, Bernard Landry, qui était alors professeur à l'UQAM, a prononcé plus de 150 conférences en moins de deux ans. Certaines étaient très bien rémunérées, la Coalition pour le libre-échange ne manquant pas d'argent. Vastel cite son confident Jean-Yves Duthel 0 « Il a commencé à 5 000 $ et il a fini à 20 000 $ du discours.» Landry confirme. « Mon cachet de conférencier était ajusté à la capacité de l'auditoire de payer… Pour les multinationales, cela pouvait monter à 15 000 à 20000 $… C'est la seule période de ma vie où j'ai fait beaucoup d'argent. »

À défaut d'avoir un bilan du libre-échange qui nous dirait s'il a été bénéfique ou non au Québec, nous avons le bilan personnel extrêmement positif de Bernard Landry.

Vastel cite le journal The Gazette qui affirme que le couple Landry achète alors ses deux propriétés un condominium rue Saint-Paul à Montréal pour 255000 $ et la maison de Verchères pour 207 000 $ dans laquelle ils entreprennent d'importantes rénovations. Le couple aurait alors « souscrit deux hypothèques de 172 000 $ et de 240000$ et les deux propriétés lui coûtaient, en 1997, quelque 70000 $ par année en frais d'hypothèque et en taxes de toutes sortes ». P. D.

Landry. Le grand dérangement, Michel Vastel, Les Éditions de l’Homme, 2001