L’Argentine fait la belle, le FMI fait durer le plaisir

 


Vote de l’Onu contre Cuba



Le gouvernement argentin s’est empressé de remplir l’une des conditions requises par le FMI pour l’obtention d’un nouveau prêt 0 voter systématiquement contre Cuba dans tous les forums des Nations unies.

Le 19 avril dernier, à Genève, lors de la réunion annuelle de la Commission des Nations unies pour les droits humains (CNUDH), les votes de l’Argentine et de l’Uruguay contribuaient à faire adopter une résolution invitant Cuba à s’efforcer de « progresser dans le domaine des droits humains, civils et politiques » et lui demandant d’accepter l’envoi d’un représentant de la CNUDH pour vérifier l’application de la résolution.

Mais si la participation au vote de l’Argentine n’était pas nouvelle, le fait qu’un pays latino-américain se fasse le parrain d’une telle résolution à la place des États-Unis, en revanche, constituait une première. En effet, l’Uruguay, aussi dépendant de l’Argentine que le Canada des États-Unis, a non seulement présenté la résolution mais a également, quelques jours plus tard, rompu ses relations diplomatiques avec Cuba.

Plusieurs observateurs latino-américains ont tout de suite perçu dans cette manifestation d’agressivité un effort de l’Argentine pour montrer aux États-Unis que le pays mérite une nouvelle aide du FMI… qui se fait toujours attendre !

Le Mexique tourne de bord… et collabore

Bien que les onze membres latino-américains de la CNUDH aient voté à sept (Argentine, Uruguay, Chili, Costa Rica, Guatemala, Pérou et Mexique) contre deux (Cuba, Venezuela) avec deux abstentions (Brésil et Équateur), en faveur de la résolution contre Cuba, celle-ci obtenait une majorité de seulement deux voix (23–21).

Un résultat permettant au ministre cubain des affaires étrangères, Felipe Perez Roque, de déclarer qu’en dépit des pressions étatsuniennes sur les États d’Amérique latine, Cuba pouvait revendiquer une « vraie victoire morale ».

Autre primeur, les premiers votes péruvien et surtout mexicain contre Cuba. Le gouvernement cubain a ainsi aussitôt parlé de « trahison mexicaine » et qualifié le gouvernement de Vicente Fox de «Judas de dernière minute » avant d’ajouter que, cependant, « les liens historiques et fraternels entre les peuples cubains et mexicains sont éternels ».