100 000 personnes manifestent contre l'invasion de l'Irak !

 


À Washington



Des dizaines et des dizaines de manifestantes et manifestants ont convergé vers Washington le 26 octobre dernier pour s'opposer à l'invasion de l'Irak par l'administration Bush. Ils répondaient à l'appel de International A.N.S.W.E.R (Act Now to Stop War & End Racism – Agissez maintenant pour empêcher la guerre et mettre fin au racisme). Des manifestations ont également eu lieu dans d'autres villes américaines dont une autre de plus de 100 000 personnes à San Francisco.

À Washington, tous les secteurs de la population américaine étaient représentés. Des familles entières, des étudiantes et des étudiants des high schools et des collèges, des aînés, des syndicalistes, des pacifistes, des vétérans du Vietnam, de même que représentants de différentes églises ont marché ensemble.

Les gens étaient venus à Washington pour dénoncer la guerre et le soutien apporté par le Congrès américain aux résolutions de guerre de l'administration Bush. Leur colère était particulièrement dirigée contre les congressistes et les sénateurs qu'ils ont accusés de ne pas refléter l'état d'esprit de la majorité de la population américaine.

Pour les manifestants rassemblés à Washington, il était clair que la guerre d'agression contre l’Irak vise à accaparer ses ressources pétrolières et non à rendre inopérantes les « armes de destruction massives », comme le prétend l’administration Bush. Les slogans sur les pancartes étaient éloquents 0 « No Blood for Oil » (Pas de sang pour le pétrole), « Regime Change Begins at Home » (Commençons par changer notre propre gouvernement), « Impeach Bush » (Destituons Bush), « Money for Jobs not War » (De l’argent pour l’emploi, non pour la guerre) et « Money for Health, Education and Housing, not Bombs » (De l’argent pour la santé, l’éducation et le logement, non pour l’armement).

Une intervention remarquée des débardeurs

Clarence Thomas, le secrétaire-trésorier du Syndicat des débardeurs (International Longshore and Warehouse Union, Local 10), a prononcé un discours fort écouté qui liait les mesures prises par l’administration Bush contre les débardeurs de la côte ouest aux préparatifs de guerre. Les débardeurs sont sans contrat depuis plusieurs mois et la Pacific Maritime Association qui regroupe les armateurs les a mis en lock-out, les accusant de ralentir le travail.

L’administration Bush les a forcés à retourner au travail en recourant au Taft-Hartley Act, une législation anti-ouvrière, pour une période de 80 jours. Bush a déclaré que tout ralentissement ou arrêt de travail au cours de cette période serait considéré comme du terrorisme intérieur et il a menacé de recourir à l’armée pour remplacer les débardeurs.

Clarence Thomas a appelé les syndicats à prendre position contre la guerre en Irak et la guerre contre le mouvement ouvrier. Il a terminé son discours par ce slogan repris par la foule « No War in Irak, Stay off the Docks » (Pas de guerre en Irak, pas d’intervention sur les quais). Le San Francisco Labor Council – le Conseil du travail de San Francisco – a appelé à une grève générale des travailleurs de la région de San Francisco si l’administration Bush avait recours aux militaires pour remplacer les débardeurs.

Vers un congrès de la paix

La manifestation s’est terminée sur un appel à participer à un référendum populaire contre la guerre. Les gens peuvent voter en postant des cartes postales ou encore sur le site Internet VoteNoWar.org. Le libellé du référendum se lit ainsi 0 « Je vote non à la guerre. Le congrès américain ne me représentait pas lorsqu’il a voté pour autoriser George W. Bush à mener une guerre illégale contre l’Irak. Je me joins aux millions de personnes qui croient que les 200 milliards $ prévus pour la guerre contre l’Irak devraient plutôt être consacrés à la création d’emplois, à l’éducation, au logement, à la santé, aux garderies, au soutien aux personnes âgées et à satisfaire les besoins de la population ».

Les résultats de ce référendum, organisé par la coalition A.N.S.W.E.R., seront dévoilés lors d’une manifestation monstre et la convocation d’un Congrès de la paix des organisations de base à Washington, les 18 et 19 janvier 2003. Le Congrès de la paix comprendra des délégations de toutes les communautés qui se rassemblent aujourd’hui dans la rue pour constituer l’opposition aux visées guerrières de l’administration Bush.