La voix des femmes

En étant majoritaires dans le mouvement pour la paix partout dans le monde, les femmes montrent qu’elles refusent d’être des victimes impuissantes. Elles luttent, comme les mères de la Plaza de Mayo, les Femmes en Noir en Palestine, en Israël, dans les Balkans et dans la plupart des grandes villes dont Montréal, les mères de soldats russes, les groupes de femmes afghanes, pakistanaises, africaines, asiatiques, les Raging Grannies au Canada pour la résolution non violente des conflits et la propagation d’une culture de paix dans la famille, les écoles, la société.

Elles montrent qu’il ne suffirait que 30 % des dépenses militaires annuelles à l’échelle internationale pour résoudre les principaux problèmes humains et environnementaux dans le monde : élimination de la famine et de la malnutrition, fourniture d’abris, déminage des territoires, fourniture de soins de santé, contrôle du sida, fourniture d’eau potable, arrêt de la déforestation et de l’érosion du sol, abolition de la dette des pays en développement, etc.

Dès sa fondation en 1961, les Québécoises sont actives dans l’organisation pacifiste La Voix des femmes, pendant de Voice of Women, créée à Toronto en 1960 avec Helen Tucker à sa présidence. On y retrouve notamment Thérèse Casgrain, Simonne Monet-Chartrand, Léa Roback, Ghislaine Laurendeau, Solanges Vincent qui se mobilisent en faveur de la négociation lors de la crise des missiles à Cuba en 1962, contre la base atomique à La Macaza en 1964, contre les essais nucléaires et la militarisation de l’économie.

Plus tard, en 1992, le Forum pour un Québec féminin-pluriel, réunissant plus de 1000 femmes pour élaborer un projet de société féministe, prend position pour une société pacifique et se prononce pour la reconversion des industries militaires en industries de protection de l’environnement et en industries utiles socialement : énergies alternatives, usines de recyclage, agriculture, dépollution.