Convocation d’urgence de l’assemblée générale de l’ONU

La résolution russe pour un cessez-le-feu

Comment comprendre l’impuissance affichée par l’ONU depuis le début de l’invasion illégale de l’Irak par les forces anglo-étatsuniennes quand existerait dans la Charte des Nations unies une résolution permettant d’imposer la paix ou de la restaurer ?

La Résolution 377 permet, en effet, aux membres de l’Assemblée générale de l’ONU de « maintenir ou de restaurer la paix et la sécurité », en recourant à une procédure nommée « S’unir pour la paix » (Uniting for Peace). Ce recours intervient à l’Assemblée générale de l’ONU, où le droit de veto n’existe pas, lorsque le veto d’un de ses membres paralyse le Conseil de sécurité.

Les États-Unis ont eux-mêmes utilisé avec succès un tel recours dix fois dans le passé. Le plus célèbre recours à cette procédure remonte à l’époque de la nationalisation du Canal de Suez par l’Égypte en 1956. Face au veto de la France et de la Grande-Bretagne au Conseil de sécurité, ces deux puissances ayant occupé avec Israël la zone nord du canal, les États-Unis avaient alors réclamé la convocation d’urgence de l’Assemblée générale de l’ONU pour exiger un cessez-le-feu immédiat et le retrait de toutes les forces d’invasion. Les armées d’occupation des trois pays ont dû se retirer.

Craignant de voir la Résolution 377 utilisée pour empêcher leur invasion de l’Irak, récemment, les États-Unis ont adressé une lettre à toutes les nations du monde leur demandant de ne pas réclamer une session d’urgence de l’Assemblée générale sous prétexte qu’une telle action n’influerait pas sur leur décision d’intervenir en Irak, ne ferait qu’accroître les divisions au sein des Nations unies et causerait encore plus de tort à cette institution.

Plusieurs pays ont reconnu avoir reçu cette lettre de dissuasion. En guise de réaction, le parlement russe vient d’approuver une résolution chargeant le président Poutine de réclamer une telle session d’urgence de l’Assemblée générale.

Les forces de la paix de par le monde doivent se mobiliser pour réclamer que leur gouvernement appuie cette demande de la Russie. Il s’agit non seulement de condamner l’agression illégitime et illégale des États-Unis contre l’Irak, mais également d’exiger un cessez-le-feu immédiat et le retrait de toutes les forces armées anglo-américaines de ce pays.

Source : Center for Constitutional Rights (CCR) http://www.ccr-ny.org/v2/home.asp