Tout le monde paye des taxes
- Léo-Paul Lauzon
Il n'y a pas plus menteur et mercenaire que Claude Picher, chroniqueur économique à La Presse. Dans sa chronique du 30 mars 2004 intitulée : « Le premier véritable budget de M. Séguin », il a écrit textuellement ces énormités, en caractère gras s'il vous plaît : « Aujourd'hui, 40 % des Québécois ne paient aucun impôt provincial, de sorte que tout le système repose sur un nombre de plus en plus restreint de contribuables ».
Il est faux de colporter que les moins bien nantis ne paient pas d'impôt. Certes, ils ne paient pas d'impôts sur le revenu, mais ils paient des taxes de vente (TPS et TVQ), des taxes sur l'essence, des taxes foncières qui leurs sont refilés dans leur loyer mensuel, de la tarification de servies publics (transport en commun, garderies, eau, assurance-médicaments, électricité, etc.) et biens d'autres.
En fait, comme ils consomment tout ce qu'ils gagnent, ils ont un taux effectif d'impôt et de taxes beaucoup plus élevé que les riches. C'est pourquoi les taxes à la consommation et la tarification de services publics sont des taxes régressives qui frappent plus le monde ordinaire. En termes d'équité fiscale, il est préférable qu'un gouvernement adopte le principe de l'impôt sur le revenu plutôt que les taxes à la consommation et la tarification de services publics.
Par contre, ce que le petit faire-valoir à Claude Picher se garde bien de vous dire, c'est qu'en 1998, 140 339 entreprises au Québec, soit 52 % du total de 271 739 compagnies, n'ont payé aucun impôt sur le revenu même si des milliers de compagnies rentables ont généré un bénéfice net de 21 milliards $ au cours de cet exercice financier.
