Revenez avec votre petite carte bleue ou ne revenez pas du tout !

Les documents d’octroi de la subvention à Sumate mentionnent que l’organisation vise à « former les citoyens de tout le Venezuela au processus électoral et à promouvoir leur participation à un référendum de destitution ».

Plus concrètement, l’argent du NED doit servir à « concevoir et reproduire du matériel de promotion » (trousses d’information, manuels d’utilisation) sur Sumate, la base constitutionnelle du référendum, les lois électorales et l’art de surveiller et d’observer un processus électoral.

Les documents révèlent aussi l’intention de Sumate de travailler avec le Conseil national électoral (CNE) du Venezuela à produire du matériel électoral télévisé, radiodiffusé et imprimé informant le public sur le processus référendaire.

Sumate doit aussi former un « comité conseil » qui s’assurera que les fonds du NED sont employés efficacement. Madame Myriam Kornblith, présentement membre alternante de la direction du CNE, est explicitement pressentie pour diriger les « affaires électorales » de ce comité conseil.

Cela représente un formidable conflit d’intérêts puisque le CNE est un organisme gouvernemental et que ses membres ne peuvent être payés par un gouvernement étranger.

Dans les documents, Sumate est décrite comme « organisation de citoyens et professionnels comptant plus de 100 000 volontaires et cherchant une solution pacifique et démocratique à la crise politique au Venezuela ». C’est ainsi que, financée par les États-Unis pour créer une crise politique dans le pays, l’opposition dispose maintenant d’organismes financés par les mêmes États-Unis pour trouver une solution à cette crise.

L’un des motifs ayant entraîné l’octroi de la subvention du NED serait le fait que Sumate a ramassé « 2,7 millions de signatures en un seul jour », en février 2003. Mais pas un mot n’est écrit sur le fait que le CNE, qu’on ne peut certainement pas accuser d’être pro-Chavez, ait déclaré tout le processus illégitime en raison des innombrables fraudes qui l’avaient entaché.

Le « matériel électoral » de Sumate comprend cette fois de petites cartes bleues permettant de vérifier si une personne a déjà signé ou non la pétition exigeant un referendum pour révoquer Chavez.

Selon les auteurs du site Web Venezuelafoia, ces cartes ont été distribuées par des employeurs à leurs employés, partout au Venezuela, accompagnées du message suivant: « revenez avec une carte disant que vous avez signé ou ne revenez pas du tout » !