Dis-moi ce qui t’a pollué...

Le 15 février, Radio-Canada nous faisait le coup de la primeur scientifique en ressortant les résultats d’une étude publiée… il y a trois ans ! Le remplissage médiatique a ses raisons que la raison ne connaît point… Enfin, ne boudons pas trop, car les résultats restent valables même trois ans après. Résumons et mettons-la en parallèle avec quelques événements marquants des dernières semaines pour mettre le tout en contexte.

L’étude publiée dans le journal Cancer Epidemiology Biomakers and Prevention prouvait, pour la première fois, que les enfants à naître étaient affectés par la pollution atmosphérique alors qu’ils sont encore dans le ventre de leur mère. L’équipe de chercheurs basée à New York voulait savoir si les composés cancérigènes comme les hydrocarbures polycycliques aromatiques émis lors de la combustion d’énergies fossiles comme le charbon, l’essence, le mazout et le bois affectaient les fœtus.

Les résultats indiquent que non seulement ceux-ci sont plus sensibles à la pollution que leur mère, mais que le contact avec des polluants très communs dans notre environnement peut mener à des mutations dans le matériel génétique de l’enfant à naître. Ce qui augmente le risque de cancer tout au long de la vie de l’enfant.

Il est intéressant de faire des liens entre ces résultats de recherche un peu abstraits et quelques événements récents que, premièrement, toute la vallée du St-Laurent vient de sortir d’un épisode de smog hivernal intense dû à la pollution atmosphérique émise par les poêles à bois et les voitures : le gouvernement refuse pourtant d’imposer des normes de rejet plus sévères.

Deuxièmement, le protocole de Kyoto est entré en vigueur au Canada dans l’indifférence générale, l’inénarrable et pince-sans-rire Stéphane Dion confirmant même que le Canada « plus-meilleur-pays-du-monde » n’avait aucun plan pour se conformer aux directives du protocole qu’il a pourtant signé. Pauvre Canada, qui n’a eu que huit années pour préparer la chose !

Troisièmement, une étude publiée par des groupes de pression environnementaux en décembre 2004 indiquait que, contrairement à ce que laisse entendre le discours du gouvernement fédéral, la quantité de polluants relâchés dans l’environnement avait augmentée de 45 % entre 1995 et 2002.

Doit-on encore se surprendre de diagnostiquer 145 500 nouveaux cas de cancer à chaque année au Canada ?