Il n’y a pas de guerre en Irak

Dernièrement, Radio-Canada faisait courageusement le procès des militaires de l’armée de monsieur Bush, lesquels n’ont pas suivi les lois de guerre et de paix définies par les conventions internationales. Ils se sont comportés en Irak comme des assassins. Un militaire conventionné n’a pas le droit d’achever un blessé qui ne représente plus une menace. Ledit procès a été intenté avec l’aide d’experts canadiens. Un détail, un petit détail a été passé sous silence.

Pour monsieur Bush, il n’y a pas de guerre en Irak. Ce sont les journalistes qui se trompent de vocabulaire. Conséquemment la convention de Genève ne s’applique pas là où il n’y a pas de guerre. Une intervention policière, faut-il le rappeler, n’est pas une guerre. L’expérience du président Poutine est là pour en témoigner. En Tchétchènie, les troupes russes sont à la poursuite de terroristes. Sans oublier que de plus en plus, dans les conflits armés, ce sont des mercenaires qui font le sale boulot. Et eux, ils ne sont pas couverts par les conventions internationales.

La même dialectique s’applique dans le cas des prisons de Guantanamo et d’ailleurs. Les prisonniers de ces chambres de tortures ne sont pas des soldats. Ces sont des marginaux qui se sont volontairement exclus du meilleur des systèmes qui est, bien entendu, le nôtre. En toute bonne conscience, leur accorder le droit d’être traité comme des militaires serait une injustice pour les vrais soldats. Un militaire exerce un noble métier. Un terroriste est une crapule : un sous-homme. Et un mercenaire ? Un sous-terroriste ?

Les guerres propres sont des guerres économiques. Au plus fort la poche pour la plus grande gloire d’un dieu qui est nommé sur le dollar états-unien : In God we trust / Le monopole de Dieu. Depuis l’an 501, la conquête continue (Écosociété, 1995). C’est le titre très pertinent d’un ouvrage de Noam Chomsky dont il faudrait recommander la lecture aux journalistes radio-canadiens.