Aut’chose trente ans plus tard

Le vendredi 1er avril, je recevais à L’orange électrique, mon émission de punk franco éclectique (vendredi de 19h à 20h30 sur les ondes de CIBL, 101,5 FM à Montréal, le poète rocker Lucien Francoeur et Vincent Peake, pilier du rock alternatif québécois.

On a discuté musique et éducation, mais le prétexte était que deux générations d’artistes underground allaient partager la scène du Café Campus le 7 avril pour célébrer le trentième anniversaire du premier disque d’Aut’chose, l’anti-Beau Dommage! On en a profité pour siroter une boisson d’avril!

Francoeur et Jacques Racine comptaient parmi les membres originaux du groupe qui a offert au pays les Hey you woman, Nancy Beaudoin et le Freak de Montréal. La formation était complétée par nul autre que Vincent Peake (Groovy Aardvark), Joe Evil (Grim Skunk), Denis D’Amour et Michel Langevin (Voivod) et Johnny Malderare (Breasfeeders).

Un heureux mélange de rock 70, de métal, de punk et de rap, avec un Francoeur qui nous chantait : « ...dans mon Hollywood en plywood, des religieuses à moitié habillées grignotent les crayons d’Émile Nelligan ... ». Il était pas mal en forme pour un gars qui chantait en 76 : « Mon pays ce n’est pas un pays, c’est Blanche-neige, la garde-malade facile, le père-noël des veines ».

Au départ, j’avais invité Vincent, celui qu’on surnomme à juste titre le canif suisse de Montréal, pour qu’il nous parle de ses nombreux projets musicaux. À part la tournée d’adieux de Groovy Aardvark, la compilation Sévices rendus et sa participation à Aut’chose, Vincent joue de la basse avec Grim Skunk, de la batterie avec Floating widget et Sabbath Café (hommage lounge acoustique à Black Sabbath) en plus de réaliser le prochain album de la Cage de bruit. Pas arrêtable! Quand il m’a rappelé, il m’a lancé : « Francoeur veut venir avec moé, j’imagine que ça te dérange pas ? ».

Rendus en studio, on a causé rock, mais aussi éducation, car on était en pleine grève étudiante et Lucien est professeur au Cégep Rosemont. Il a donc pu terminer de dire ce qu’il avait essayé de dire au débat télévisé de TQS ! « Je considère que l’éducation est un droit fondamental, c’est un service essentiel et non un privilège, comme le suggère la droite. Il faut exiger la gratuité scolaire et rien d’autre ! ».

Comme quoi rock et progressisme se conjuguent à merveille.