Précarité ! O précarité !

Le secteur privé ne crée toujours pas de nouveaux emplois, le chômage s’accentue chez les jeunes et la plupart des nouveaux emplois sont précaires, parce qu’à temps partiel. Telle est la réalité que dépeint l’Enquête sur la population active de Statistique Canada pour le mois de mars. La chute apparente du taux de sans-emploi sous la barre des 7 % masque des problèmes dans le secteur privé et le tarissement pur et simple de l’investissement des milieux d’affaires, qui permettrait de créer et de soutenir de nouveaux emplois capables de faire vivre une famille.

Les chiffres du chômage ? Statistique Canada rapporte qu’en mars 2005, le taux de chômage a très légèrement fléchi à 6,9 %, par rapport à 7 % le mois précédent. Le secteur manufacturier accuse toujours un déficit de 114 000 emplois comparativement à novembre 2002.

Un déclin de 29 200 emplois dans l’hôtellerie et la restauration, depuis décembre 2004, continue d’alourdir les pertes dans le secteur touristique. Le nombre de Canadiennes et Canadiens qui veulent un emploi et n’arrivent pas à en trouver s’élève à 1 192 700 personnes (données désaisonnalisées).

« Le plus inquiétant, c’est que la qualité des emplois se dégrade constamment, malgré l’apparente stabilité du taux de chômage », explique Pierre Laliberté, économiste principal au Congrès du travail du Canada.

Les employeurs du secteur privé ne daignent toujours pas embaucher. Les secteurs sensibles à la hauteur du dollar (la fabrication et l’hébergement, notamment) donnent des signes de faiblesse. Si on évite le pire, on le doit donc au secteur public, avec la création nette de quelque 55 600 emplois depuis le début de l’année, ce qui toutefois ne suffit pas à compenser le dégonflement du secteur privé.

Depuis décembre dernier, toute la création nette d’emplois se retrouve aux rayons des postes à temps partiel et du travail autonome.