L’origine du pacte de solidarité

Livre : Un rappel historique

Du 24 août au 5 septembre 1991, nous avons organisé des grèves tournantes partout au pays. La veille des grèves, Tony Clarke, président du Réseau canadien d’action – une coalition de grands organismes canadiens syndicaux et sociaux – a convoqué une assemblée des délégués de groupes représentant les personnes âgées, les étudiants, les personnes ayant un handicap, les sans-emploi, les agriculteurs et les militants anti-pauvreté pour discuter des façons dont le SPC (Syndicat des postiers du Canada) et ces organismes sociaux pouvaient se soutenir mutuellement. Ces groupes et le syndicat ont accepté de signer une série de « pactes de solidarité ».

Les premiers groupes qui ont signé ce document avec nous étaient l’Organisation nationale anti-pauvreté, les Personnes ayant un handicap pour l’équité en matière d’emploi et le Conseil canadien des personnes retraitées (section de l’Ontario). Le document mentionnait l’engagement du SPC à « élaborer un plan de secours pour trier et distribuer les chèques d’aide sociale en cas de grève. »

Le deuxième pacte de solidarité avec le SPC a été signé par la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants et la Coalition anti-pauvreté de l’Ontario. Il dénonçait le recours aux briseurs de grève et appuyait notre revendication pour la création d’emplois à temps plein. Les deux groupes ont accepté de prier leurs membres de refuser le travail de briseur de grève durant toute la grève des Postes.

Un troisième pacte a été signé par Dignité rurale du Canada, le Syndicat national des cultivateurs et notre syndicat. Il exprimait notre engagement mutuel à combattre la fermeture des bureaux de poste ruraux et à étendre les services ruraux.

Enfin, le Réseau canadien d’action a appuyé les trois pactes et Tony Clarke a conclu ainsi : « Nos membres se soucient de protéger les Canadiens qui sont les plus vulnérables durant un conflit patronal-syndical comme celui-ci. Et ils veulent des emplois convenables, à des salaires convenables pour tous les Canadiens. Voilà ce que sont les pactes de solidarité. »

Ma vie de syndicaliste, Jean-Claude Parrot, Boréal, 2005