Couillard d’arabie

Plutôt que de préserver les compétences du Québec sur son système de santé, en ayant recours à la clause dérogatoire prévue dans la Charte québécoise des droits, le ministre de la Santé, Philippe Couillard, accepte de se conformer à l’arrêt de la Cour suprême en permettant aux individus de contracter une assurance-maladie privée couvrant les soins déjà assurés par le régime public.

Le ministre utilise un enrobage social-démocrate pour faire avaler la pilule en se réclamant de la Scandinavie où cohabiteraient des régimes de santé public et privé. Mais ses véritables références viennent plutôt de l’Arabie Saoudite où il a séjourné de 1992 à 1996 et co-fondé le Service de neurochirurgie de l’hôpital de Dhahran.

L’Arabie saoudite n’est pas spécialement reconnue pour son approche progressiste en matière de soins de santé.

En avalisant la décision de la Cour suprême, le ministre Couillard rentre dans les bonnes grâces de la famille Desmarais qu’il s’était mis à dos en s’opposant à l’implantation du CHUM à Outremont. Rappelons que Power Corporation est propriétaire des deux plus importantes compagnies d’assurances au Canada, la London Life et la Great West, et sera de toute évidence la principale bénéficiaire de l’arrêt de la Cour suprême.