Suivez l’argent !

Livre : Nos ennemis les médias

Quand on dit que la propagande - désinformation doit être totale pour être vraiment efficace, cela signifie concrètement qu’elle doit se déployer dans tous les domaines qui sont dans les faits complémentaires aux médias. C’est à cette condition que le colonialiste peut développer une stratégie de manipulation des masses qui soit vraiment efficace.

L’éminent sociologue qu’est Jacques Ellul le confirme d’ailleurs. Pour atteindre cet objectif, les ressources que possède le fédéral sont éléphantesques : Patrimoine canadien, Téléfilm Canada, le fonds d’aide pour les périodiques canadiens, etc. Parmi ces secteurs d’activité complémentaires, on retrouve donc le cinéma, l’édition, la chanson, etc.

Ce n’est certes pas pour rien que le fédéral s’implique aussi énergiquement dans le monde de l’édition depuis quelques décennies, implication qui l’amène à financer abondamment la production du livre au Québec, et ce, même si ce domaine relève de la Culture qui est, jusqu’à preuve du contraire, une compétence exclusive du Québec.

À n’en point douter, le fédéral sait pertinemment qu’en finançant les maisons d’édition, il confronte les directions de ces mêmes maisons à des dilemmes aux conséquences très importantes. Pour elles, il devient ainsi très délicat de publier régulièrement des titres « séparatistes », parce que ce faisant, elles risquent de perdre les importantes subventions qui proviennent du fédéral.

La mainmise du fédéral sur le monde de l’édition au Québec n’est donc rien d’autre qu’un contrôle-censeur sur ce domaine d’activité. Pas plus étonnant est que Pierre Falardeau ne parvienne à peu près jamais à faire les films qu’il veut réaliser sans devoir au préalable entamer des batailles épiques pour contraindre le fédéral à lui allouer les sommes nécessaires. Cet argent que retient le fédéral et qui provient pourtant en bonne partie des poches des Québécois.

Du même acabit est la propagande – désinformation qu’il impose au Québec. Cette propagande parvenant même à pénétrer vulgairement les classes des écoles du Québec. Elle se retrouve plus particulièrement dans les outils de travail qu’ont entre les mains les écoliers d’ici. À preuve, certaines définitions que l’on retrouve dans les dictionnaires qu’utilisent les enfants québécois depuis des décennies. Par exemple, dans le dictionnaire des synonymes produit par FIDES-Québec en 1989, on indique que le terme « séparatiste » est synonyme du concept « xénophobie » !

Nos ennemis les médias, Patrick Bourgeois, Éditions du Québécois, 2005