L’ordonnance Chaoulli

Trépignant, le premier ministre Charest – accompagné ou accompagnant (c’est au choix) le ministre de la Santé Philippe Couillard – venait de lancer sa campagne pré-électorale.

Torses gonflés, le tandem Charest-Couillard donnait l’impression d’avoir résolu la quadrature du cercle. Respecter l’arrêt Chaoulli de la Cour suprême, en créant un vrai pâté Chaoulli, régler le problème des listes d’attente dans le secteur public, tout en entrouvrant la porte à l’établissement de cliniques privées et en l’entrebâillant aux compagnies d’assurances. Un peu de ketchup avec cela !

Le nez collé sur l’ambulance, les souverainistes ont été pris de court. Aucun d’entre eux n’a souligné que l’arrêt de la Cour suprême détruit un des derniers mythes du fédéralisme canadien en faisant voler en éclats la prétention selon laquelle les institutions fédérales constituaient un rempart contre la privatisation de notre système de santé.

Ce jugement ébranle, en les faisant s’entrechoquer, les deux piliers de ce que le Canada avait défini comme étant la base de son identité : la Charte des droits et le régime public de santé.

Désormais, seule la Constitution d’un Québec indépendant pourra garantir le caractère public, la gratuité, l’universalité et l’intégralité des services de santé et des services sociaux.