Le canada qui tue

Finie l’image de « casques bleus » accolée à l’armée canadienne. Le commandant en chef Rick Hillier a déclaré : « Nous sommes les Forces armées canadiennes et notre travail est d’être en mesure de tuer. »

Rick Hillier a été, de 1998 à 2000, général commandant-adjoint canadien du IIIe Corps blindé de l’armée des États-Unis, à Fort Hood, au Texas. Que l’armée canadienne passe aujourd’hui sous commandement américain à Kandahar ne devrait pas être une surprise.

Le premier ministre Harper endosse totalement cette approche. Son objectif est de redéfinir l’identité canadienne autour des pouvoirs spécifiques du gouvernement central, principalement la politique étrangère, la défense et l’armée. Il veut que le Canada réintègre sa place historique dans la coalition impérialiste anglo-saxonne, à la seule différence qu’il se placera désormais sous les ordres de Washington plutôt que de Londres.

Une politique qui, historiquement, n’a jamais été populaire au Québec. Cela n’a pas changé. Dans un sondage CROP, dont La Presse a soigneusement camouflé les résultats en fin d’article en page A6 de son édition du 30 mars, on apprend que 57 % des Québécois s’opposent à la présence des troupes canadiennes en Afghanistan et que 69 % désapprouvent la transformation de la mission de paix à Kaboul en opération visant à traquer les talibans dans la région de Kandahar.