La période de questions porte bien son nom

Quand la réponse est « pendant 13 ans, les Libéraux n’ont rien fait »

*Cinq mois après mon élection comme députée de la circonscription de Papineau, voilà ce qui m’a le plus frappée à partir de ma courte expérience.

Tout d’abord, les députés travaillent énormément ! C’est une fonction extrêmement exigeante, qui monopolise tout le temps et toute l’énergie dont les parlementaires disposent. En effet, les présences obligatoires à la Chambre des communes, la participation à divers comités, les réunions en caucus et les rencontres avec les visiteurs, individus ou représentants de groupes., rivalisent avec la présence nécessaire et indispensable dans la circonscription et le contact réel avec les concitoyennes et concitoyens que nous représentons.

À Ottawa, ce qui ressort c’est à quel point le gouvernement actuel minimise le rôle de l’opposition dans ses prises de position. À titre d’exemple, il fallait une certaine arrogance et un manque de transparence flagrants pour tenir, à 36 heures d’avis, un vote précipité sur un sujet aussi important que le maintien de la présence du Canada en Afghanistan jusqu’en 2009 !

Sans tenir compte du large consensus qui prend forme au Québec sur la nécessité de mettre en place un plan de réduction des gaz à effet de serre, le gouvernement a décidé de faire fi de votes majoritaires de la Chambre, comme ce fut le cas avec la motion du Bloc Québécois sur Kyoto. Surprenant !

Que dire de l’allocation imposable de 1200 $ par enfant de moins de six ans ? Impossible de faire comprendre au gouvernement que cette mesure visant à aider les familles pénalise en fait les plus pauvres d’entre elles. C’est pourtant évident !

Tout cela, ainsi que les autres mesures mises en place par le gouvernement n’augure rien de bon de la part des conservateurs. Ils ont refusé d’agir dans le dossier des prix de l’essence; ils ont refusé de donner aux travailleurs âgés le coup de pouce dont ils ont besoin. Le gouvernement ne veut pas protéger les industries manufacturières fragilisées par la mondialisation! Encore en suspens : le règlement du déséquilibre fiscal, la mise en place de la section d’appel pour les réfugiés…

J’ai compris, entre autres choses, que la période des questions à la Chambre des communes est véritablement une « une période de questions »… Ce qui semble important c’est la question, vu qu’il n’y a quasi jamais de réponse satisfaisante! Chacun des ministres se contente de répéter des phrases toutes faites en prenant soin de préciser que « pendant 13 ans les libéraux n’ont rien fait dans le dossier x, y ou z. » Navrant !

Nous voyons, chaque jour avec un peu plus de précision, le vrai visage des conservateurs : ce gouvernement minoritaire agit comme s’il n’était redevable qu’à lui-même. C’est inquiétant!

Le Bloc Québécois a certes la balance du pouvoir. C’est évidemment un atout, mais il ne faut pas oublier que nous devons l’utiliser en tenant compte de la conjoncture actuelle. Cela veut dire que, plus que jamais, nos actions doivent découler directement de notre perception de ce qui est « bon pour le Québec ». Soyez assurés que nous ne perdons de vue ni les orientations ni le sens de notre présence à Ottawa. La conjoncture actuelle n’est pas facile, mais nous sommes déterminés à assumer pleinement notre rôle en tant que représentants de la population québécoise.

Cela m’amène à insister sur la vigilance de la population, la nécessité d’établir un dialogue constant avec les personnes élues et le maintien de la mobilisation citoyenne. Car, en fin de compte, seule la détermination populaire peut venir à bout d’un gouvernement qui accroît le déficit démocratique qu’il voulait combattre en n’agissant qu’à sa tête, comme s’il était le maître du monde, tel George W. Bush.

*Députée du Bloc Québécois de la circonscription de Papineau