- Pierre Dubuc
Grave récession, chute du produit intérieur brut de 4 %, augmentation de 50 % du prix de l’électricité, de 60 % du prix de l’essence, perte de 275 000 emplois, chute du niveau de vie des Canadiens de 4 000 $ par année ! C’est le scénario catastrophique décrit par le ministre John Baird si le Canada respecte le protocole de Kyoto.
Mais personne n’achète le scénario gouvernemental. Le Congrès du travail du Canada a rappelé fort pertinemment que le premier ministre Harper et des membres de son cabinet avaient écarté du revers de la main les doléances de leur délégation qui, lors d’une rencontre le 28 mars dernier, avait attiré l’attention du gouvernement sur la perte – non pas hypothétique, mais bien réelle – de 250 000 emplois bien payés dans le secteur industriel depuis 2002.
L’électorat n’a pas acheté non plus le scénario proposé. Le Parti conservateur est en net recul dans les sondages. Cela force le tandem Harper-Blair à retravailler complètement le montage.
Si l’automne dernier, il déposait un projet de loi sur la qualité de l’air qui n’imposait aucune réduction des gaz à effet de serre avant 2020, il annonce aujourd’hui l’intention du gouvernement de stabiliser les émissions de GES d’ici 2008-2012, puis de les réduire de 20 % d’ici 2020, par rapport aux émissions de 2006. Ce qui est encore loin des objectifs de Kyoto.
Vous suivez toujours ? Non ? Peu importe. Le gouvernement Harper planche aujourd’hui sur un nouveau scénario catastrophe de Plan vert pour 2027 qui sera présenté hors compétition, lors du spectacle de clôture.
