Le temps des assemblées contradictoires n’est plus

Que de coups de pied et de coups de poing perdus !

Quelques semaines seulement et on oublie déjà tout ce qui a pu se dire durant la campagne électorale de mars 2007. Permettez-moi donc de faire durer le plaisir, ne serait-ce que l’espace de quelques paragraphes, afin que vous gardiez un peu plus longtemps en souvenir les mauvais et les bons mots des uns et des autres.

Évidemment, on est loin des campagnes électorales de naguère, quand les candidats se permettaient toutes les libertés langagières et ne devaient pas, le lendemain, s’en excuser publiquement. Si Olivar Asselin a pu se permettre de gifler le premier ministre du Québec sur le parquet même de la Chambre d’assemblée de Québec, il est facile de s’imaginer jusqu’où les candidats d’autrefois pouvaient aller dans l’outrance. Certains débats publics se terminaient d’ailleurs à coups de poing et à coups de pied et le bon peuple, plutôt que de s’en offenser, en redemandait. Autres temps, autres mœurs, comme on va voir maintenant.

Nouveau logo du PQ

Richard Marceau a un bilan qui ressemble au Parti Québécois, c’est zéro pis une barre. – Éric Mercier, dans Charlesbourg, sur Richard Marceau, candidat du PQ.

Programme du PQ

Ils auraient pu donner un autre titre à leur programme. Appeler ça : De la cage à homards à la trappe à souris. – Jean Charest.

Jean Charest

Vous êtes plus populaire à Winnipeg qu’à Montmagny. – Mario Dumont au débat télévisé des chefs.

Comme vous aviez dit à votre dernier mandat, on va baisser les impôts. J’ai perdu du pouvoir d’achat en maudit depuis que vous avez dit ça. Vous êtes mieux de plus rien dire : ça me coûte trop cher quand vous parlez. – Un employé de l’usine ABB de Varennes.

Il se perd 1 000 emplois par jour, et il nous dit que tout va bien. Moi, je crois qu’il suffirait qu’une seule personne de plus perde son emploi le 26 mars pour que ça commence à aller mieux. – André Boisclair.

La conversion NPD du PLQ

Un renard qui se pose des plumes ne devient pas une poule pour autant. – Henri Massé, président de la FTQ.

André Boisclair

André Boisclair est dans la petite auto, il tient le volant. Si tu le regardes, il a l’air de conduire. Mais en arrière, il y a Marc Laviolette et les vieux démons du PQ qui poussent vraiment le panier. Comme ils poussent le panier, ben on a peur qu’il finisse dans la section du congelé. – Mario Dumont.

Accommodements raisonnables

Est-ce que l’État devra légiférer pour empêcher la prière des joueurs de baseball avant le match ? – André Boisclair.

Le baloney

Personne ne rote le baloney dans notre équipe. – André Boisclair en réponse à un animateur de CHOI de Québec.

L’évidence

Je fais de la politique et non de la linguistique. – André Boisclair.

Le sens du vent

J’ai plutôt l’impression que le vent souffle dans la bonne direction. Quand je vois ce qui se passe sur le terrain, je suis dans la très bonne direction et vers le haut. – André Boisclair, à Matane, devant des éoliennes.

André Arthur

On a assisté à un débat entre un gars qui avait des couilles (Mario Dumont), un endormi (Jean Charest) et une fille (André Boisclair). Quiconque a déjà eu une chicane avec sa conjointe sait de quoi je parle. – André Arthur, député fédéral de Portneuf.

La chasse

Chat noir, chat blanc, l’important c’est qu’il attrape la souris. – Marc Laviolette, candidat du PQ dans Soulanges.

Le génocide

La nuance entre 800 000 personnes qui perdent la vie et 250 000 femmes qui sont violées, je trouve ça difficile à apporter. – Jean Charest sur le livre de Robin Philpot, candidat péquiste.

Le travail

Comme par hasard, les gens qui travaillent durement sont ceux qui ont le moins de vacances. – Françoise David, présidente de Québec solidaire.

La vengeance

Le gars qui remplissait les frigidaires pour l’ADQ à la dernière élection – je me demande s’il est resté jusqu’à la fin parce qu’il ne les remplissait pas bien – il est candidat libéral dans Hochelaga-Maisonneuve. – Mario Dumont en réponse aux détracteurs de son équipe de candidats.

Le plus farfelu

Super Cauchon n’est pas un candidat comme les autres. Pour attirer les touristes dans sa région, il y déménagera le mont Royal, le Casino et l’oratoire Saint-Joseph. Pour élever le niveau de l’éducation au Québec, il construira des écoles plus hautes. Vêtu d’un complet noir, d’une cape blanche, d’un masque de cochon et d’un haut-de-forme, Super Cauchon tentera de se faire élire dans Borduas. – Ariane Lacoursière, La Presse.

L’homophilie

Il faudrait également citer au complet l’article de Lise Payette publié dans Le Journal de Montréal, dans lequel article Madame Payette nous apprenait qu’elle allait voter pour André Boisclair pour la simple et bonne raison que, s’il était élu, il ferait ainsi avancer la cause des homosexuels et que cela devait primer toute autre considération politique !

La salle de quilles

Il est dommage aussi qu’on ne puisse plus retrouver sur le site web du Devoir ce blogue qu’y a écrit Antoine Robitaille sur la très drolatique visite de Jean Charest dans cette salle de quilles de la région de Québec. Jean Charest y fut littéralement reçu comme un chien dans un jeu de quilles par des citoyennes et des citoyens qui avaient hâte de le voir s’en aller parce qu’il retardait la partie qu’ils étaient en train de jouer.

« De toute façon, on votera même pas pour vous. Nous autres, c’est l’ADQ ! » que les quilleurs disaient à Jean Charest qui s’est même fait traiter de pissou parce qu’il a refusé de lancer une boule. « Vous avez peur de faire un dalot, c’est ça, hein ? » de lui dire sans réserve un vieil abonné de la grosse quille. Quand Jean Charest est ressorti de là, paraît-il qu’il n’était pas beau à voir ni à entendre !

Je vous quitte là-dessus, ma campagne à moi me sollicitant dans mon potager. J’y ai beaucoup de fumier à besogner dessus, de quoi penser par-devers moi-même que je suis au Parlement de Québec et non dans mon carré de navets !