Nos points de repère cardinaux

Le débat sur les « accommodements raisonnables » tire en grande partie son origine d’une saine réaction populaire à des jugements de la Cour suprême du Canada teintés par la Charte canadienne des droits et sa promotion d’un multiculturalisme aux couleurs de plus en plus religieuses.

En réaction, le commissaire Gérard Bouchard déplore que la Révolution tranquille nous ait privés de nos repères religieux – alors que la religion serait bien vivante dans les cultures des immigrants. L’autre commissaire, Charles Taylor, vient de recevoir une bourse de 1,8 million $ de la Fondation Templeton dont le but est d’introduire le religieux dans la science.

Plus inquiétant encore, la Commission a « oublié » dans ses documents les 413 185 Québécois qui se sont déclarés sans appartenance religieuse au recensement de 2001, ce qui en fait le deuxième groupe en importance au Québec.

Avec la Charte de la langue française, sa Charte des droits et libertés et ses institutions issues de la Révolution tranquille, la société québécoise s’est donné des points de repères humanistes qui ont relégué aux oubliettes les vieilles divisions religieuses inscrites dans le BNA Act de 1867. Avec ses deux co-présidents qui pataugent dans le religieux, la Commission Bouchard-Taylor fait la paire avec la Cour suprême et nous ramène des siècles, en arrière.