Un vote stratégique au carré

Au cours de cette campagne électorale, les souverainistes ont présenté toute une série d’arguments « défensifs » pour justifier un vote en faveur du Bloc Québécois. Il faut, proclame-t-on, contrer ce gouvernement militariste, néo-libéral, anti-environnementaliste, francophobe et anti-femmes en l’empêchant de faire au Québec les gains qui lui permettraient de devenir majoritaire à la Chambre des communes.

Le Bloc Québécois et les souverainistes ratissent large pour rallier les différentes composantes de l’électorat dans un vaste front anti-Harper en mettant en sourdine l’option souverainiste, sans toutefois la renier. Les adversaires du Bloc et les grands médias fédéralistes ne peuvent agiter le spectre de la souveraineté, comme lors des élections précédentes, parce qu’ils ont eux-même décrété que la

décision du Parti Québécois de ne pas fixer d’échéance référendaire était synonyme de l’abandon de l’objectif même de l’indépendance.

Dans ces circonstances, le mot d’ordre du Bloc d’appeler à un vote stratégique anti-Harper est juste. Mais son potentiel dépasse le cadre d’une stratégie purement défensive, étant donné la nouvelle configuration des forces politiques qui risque d’émerger de cette élection.