Le club politique persiste et signe

Lorsque que le national et le social cheminent ensemble, le Québec progresse

La décision du Parti québécois de ne pas renouveler la reconnaissance du SPQ Libre comme club politique ne met pas fin à ses activités. Au contraire. Les membres du SPQ Libre continueront de militer au sein du PQ. De plus, le club politique lance un appel aux indépendantistes, aux progressistes et aux syndicalistes, toutes tendances politiques confondues, pour une action conjointe à la défense des idéaux indépendantistes et sociaux-démocrates.

« La décision de ne pas reconnaître le SPQ Libre au sein du Parti Québécois est entachée d’irrégularités et contraire aux statuts du parti, a déclaré Marc Laviolette. Mais au-delà de la mécanique statutaire, nous comprenons que des militants pouvaient être inconfortables avec l’existence d’un seul club politique alors que le plan original en prévoyait l’existence de plusieurs. Nous prenons donc acte que ce qui a été rejeté, c’est la structure des clubs politiques et non pas nos idées. »

Faisant le bilan des activités du SPQ Libre depuis le congrès de 2005, Marc Laviolette rappelle que le SPQ Libre s’est toujours comporté en « bon soldat » lors des campagnes électorales. De plus, « la très grande majorité de nos interventions publiques, a-t-il fait remarquer, étaient en appui à des luttes syndicales ou des dénonciations du néolibéralisme et du fédéralisme ».

« Dans les instances du parti, certaines de nos propositions ont été battues, mais un plus grand nombre ont été adoptées », a déclaré Pierre Dubuc en rappelant ce vote, lors d’un conseil national, des 2/3 des membres en faveur de la nationalisation de l’éolien et, plus récemment, le consensus en faveur de l’extension des dispositions de la loi 101 aux cégeps lors d’un autre conseil national.

À en croire les médias, le dernier conseil national aurait constitué un virage à droite au Parti Québécois. « Certainement pas dans les ateliers où les propositions néo-libérales ont été fortement contestées », affirme Marc Laviolette qui déplore cependant l’absence totale dans les documents et les présentations des plénières des mots « ouvrier », « travailleur », « syndicat ».

« Les membres ont proposé des solutions collectives aux problèmes auxquels le Québec est confronté et ils n’ont pas réduit la question de l’enrichissement personnel à sa dimension individuelle et monétaire », ajoute M. Laviolette.

« Le SPQ Libre, de rappeler M. Laviolette, a toujours condamné les déclarations qui ternissent l’image du mouvement syndical des chefs du Parti Québécois et il ne s’en repent pas. »

« L’indépendance et la social-démocratie sont en voie de devenir deux idées orphelines au Québec », de signaler Pierre Dubuc. « Pendant longtemps, les termes indépendance et souveraineté étaient interchangeables. Ce n’est plus le cas. La gouvernance souverainiste apparaît de plus en plus comme une variante de l ’affirmation nationale de Pierre-Marc Johnson ou de l ’autonomie provinciale de Mario Dumont, selon Pierre Dubuc.

Quant à la social-démocratie « elle est sous le feu croisé des néolibéraux et de la soi-disant gauche efficace », prétend Marc Laviolette. « On parle de « renouvellement » de la social-démocratie. Le terme « reniement » serait plus juste », ajoute-t-il.

« Depuis la Révolution tranquille, chaque fois que le mouvement national et le mouvement social ont cheminé ensemble, le Québec a progressé. Chaque fois que l’un a été mis en sourdine, l’autre a reculé. Indépendance et social-démocratie, c’est la formule gagnante », selon Pierre Dubuc.

Le SPQ Libre est un organisme autonome. Il existait avant d’être un club politique à l’intérieur du Parti Québécois et il continue d’exister. Au cours des prochains mois, le SPQ Libre entend mener une double action. Au sein du PQ et à l’extérieur du PQ. «  Nous invitons nos membres à poursuivre le combat au sein du PQ. Nous les encourageons à se faire élire pour siéger aux exécutifs de circonscriptions. Nous leur demandons de se préparer activement à participer aux travaux du prochain congrès », de dire M. Laviolette

« Nous lançons également une invitation à tous les indépendantistes, les progressistes et les syndicalistes, qu’ils soient péquistes, de Québec solidaire ou sans-parti, à joindre les rangs du SPQ Libre pour organiser des activités à la défense des idéaux indépendantistes et sociaux-démocrates. Nous invitons également les organisations partageant ces objectifs à nous contacter pour des actions conjointes », de lancer Pierre Dubuc.